Le Tournoi - Première manche : Récit.

Des vacances à la mer

Aujourd'hui, c'est certain, j'aurai mes vacances ! Ca fait deux mois que je suis arrivé à l'académie alice, c'est l'été et je suis encore obligé de rester enfermé dans cette salle de classe, j'en peux plus moi !! Le truc, c'est qu'il me faut un plan, un truc imparable...
« Ron Takeho ?
Présent, sensei
Yoichi Hijiri ?
Hm »
Rah, on est toujours interrompu dans ses pensées par quelqu'un, dans cet endroit ! Et celui-là, il a toujours l'air solitaire, à traîner avec les plus grands et avec ses fantômes... Son alice est flippant ! Ah mais oui, c'est ça, c'est évident, j'ai qu'à enrôler Yoichi avec moi, et il fera peur à tout le monde ! Mais comment je peux bien l'aborder... ?
« Yuki Asuka ? Et bien, Yuki n'est pas là aujourd'hui ?
Si, m'sieur, Yuki il est là !!
Et bien alors, Yuki, pourquoi tu ne réponds pas ?
Ah ! Vous m'aviez appelé, sensei ? Désolée, j'avais pas entendu ! »
M'a vraiment fait peur clui-là ! Il est bizarre, ce Narumi-sensei. Le type même de gens que maman et papa n'aurait jamais voulu que je fréquente normalement ! En plus, c'est un coriace, mais bon, avec mon alice des illusions, je lui ferai croire que je suis encore dans la classe, au moins il ne nous cherchera pas, et si il vient à se rendre compte du truc, Yoichi leur fera tous peur et ils pourront pas nous poursuivre !
Bon, il faut que je commence par le suivre pour voir comment l'aborder.... «  Yoyo ! » Erk !! Elle m'a fait peur, ça devrait être interdit de crier comme ça, et quelle tête d'ahurie qu'elle a... Ah mais oui, c'est Mikan Sakura, l'une des personnes avec qui Yoichi traîne tout le temps... Elle l'a appelé Yoyo.... Quand j'y pense, pourquoi poursuivre Yoichi ? Il a l'air plutôt facile à convaincre, je vais retourner jouer moi, et préparer mes affaires, parce que bientôt, je serai à la plaaaaaaaaaaaaaageuh !! (mot de l'auteur: il est plutôt simpliste dans sa tête, ce petit non ? En tout cas, pour un gosse de 5 ans en maternelle, il se prend vraiment pour un grand ! X'D désolée du smiley, mais c'est le mot de l'auteur quand même, c'est pas l'histoire x'))

Bon, Yoichi est là... Narumi-sensei est encore occupé à raconter n'importe quoi, et j'ai dans mon sac des maillots de bain et des yens.... C'est parti !!!
«  Yo, Yoyo, j'ai besoin de toi !
Hm ?
Agh non, pas tes fantômes, par pitié, tu verras, toi aussi tu y trouveras ton compte ! »
Et voilà, j'ai embarqué Yoyo (finalement, ça lui va bien comme nom...), on crée l'illusion contre Narumi-sensei et on y va !
«  On va où ??
En vacances à la plage !! J'en peux plus de cet endroit !
Mais tu sais, c'est pas si simple de partir...
T'inquiètes, j'ai tout prévu: avec mon illusion, ils se rendront pas compte de notre départ, et même si ils s'en rendent compte, tu leur feras peur avec tes fantômes !
Et pourquoi moi ?
Parce que tu as tes fantômes, bien sûr !
Juste pour ça ?
Yep ! »
Il est vraiment bizarre, ce gosse, je me serai vexé à sa place, moi !

« Ah, Misaki-sensei ! Qu'est-ce qu'il se passe ?
Je crois que... Yoyo et Yuki se sont échappés...
Quoiii ? Pas possible~ Ah mais pourtant, si, c'est une illusion de Yuki ça !
On fait quoi alors ?
Et bien je propose qu'on les suive à la trace et qu'on en profite pour se prendre des vacances à l'extérieur~
Désolé, mais je ne suis pas dans ta combine alors....
Ah nan, Misaki-sensei, attendez ! C'est juste... Ces enfants ont cinq ans, je pense qu'on peut prétexter de pas les retrouver pour leur laisser un peu de liberté... Et puis o pourra aller la mer nous aussi comme ça ♪
Comment tu sais qu'ils vont à la mer ?
Parce que je connais bien le petit Yuki, bien sûr ! ♫ »


Eheh, j'ai déjà atteint le mur et personne à nos trousses... Mon illusion est tellement bien que personne nous a repérés, je suis trop doué !! Par contre, celui-là fait toujours la même tête....
« Allé, passe par ce trou, Yoyo ! »


« il est plutôt ingénieux ce petit, non ?
C’est pas le moment de l'admirer, u sais...
Ah ouiiiiiii, c'est vrai, ça va être le moment de la plage !!! ♫ »


« Et c'est comme ça que Misaki-sensei et moi-même nous nous sommes retrouvés ici avec vous ♪
Vous nous avez suivis ? Pourquoi ?
Ahah, tu es marrant comme toujours, Yuki c'est bien entendu pour vous ramener à l'académie ! ♪
Si c'est comme ça, je m'en fous, je vous suivrai pas, je veux mes vacances, moi, même si c'est une journée !!!
Ahah~ C' est bien ce que je me disais, tu n'as pas compris ! ♪ Nous allons passer la journée à la mer, tous les quatre ! ♫
Quoi ? Nan, jamais de la vie avec un mec bizarre comme toi !!!
Ahlàlà, que c'est mignon les enfants »
Et c'est surtout comme ça que je me demande pourquoi j'ai pas eu quelqu'un de plus sévère... Parce que d'accord je voulais des vacances, mais pas avec un type louche collé aux basques !!
***


Et c'est comme ça que Yuki se retrouva à la mer accompagné de Narumi-sensei, Misaki-sensei et de Yoichi, que ce soit de la nage (où Yuki était particulièrement nul) aux jeux dans le sable, tout ça passa sans inconvénients. Et à la fin de la journée, ils retournèrent à l'Académie, malgré toutes ses plaintes, Yuki avait été ravi de cette journée, et qui sait, Yoichi aussi ?

Souvenir estival

Une brise chaude venait caresser la joue de la femme allongée, pensive sur son lit. La fenêtre ouverte, les rideaux en avaient profité pour danser avec le vent. Cette danse enflammée entre les deux partenaires commença à faire vibrer les pans de fenêtre. Le mouvement du rideau s’accélérait. Les pans se rapprochaient. Jusqu’au moment où le rideau et la fenêtre étaient proches, comme pour changer de partenaire. La fenêtre claqua dans un grand bruit sur le rebord.
« Oh un courant d’air… » Dit passivement la jeune femme.
Puis il s’en suivit d’un éclatement de ballon. Ce seul bruit plongea la femme dans un flot de souvenirs. Elle se rallongea et ferma les yeux se laissant envahir par ces sentiments avant d’aller faire son devoir.
Cela la ramena 10 ans en arrière. Elle était maintenant une petite fille au collège, ses yeux couleur olive étaient surpris, ses couettes couleurs noisettes bougeaient. La fillette avait sursauté quand elle avait entendu à côté d’elle le bruit. Tous les élèves de l’académie étaient assis devant la scène en attendant que quelqu’un vienne annoncer l’ouverture du festival. Mais cependant cette année c’était différent…
C’était ouvert ! Les élèves allèrent mettre leur yukata et se préparer pour les activités nocturnes. Quelques minutes après, les filles sortirent bien habiller. Elle portait un yukata rose pâle décoré de fleur rouge et orange. Elle mit une pique dans les cheveux et elle partit rejoindre un fille aux cheveux courts qui l’appellait.
« Mikan, tu es prête ? » lui demanda-t-elle.
Derrière elle, il se trouvait deux personnes qui la regardaient. L’un d’eux lui tendait la main. Elle sourit et prit cette main qui la rapprochait de celui qu’elle aimait. Elle ne la lâcherait pas quoi qu’il arrive. Pour la première fois depuis des semaines leurs visages étaient souriants.
Elle se souvenait de cette soirée. Elle s’était mise à la fenêtre en regardant le soleil se coucher. L’orange colorait le ciel, bientôt il laisserait place à la nuit mais seule la joie restait dans cet endroit. Un miracle était arrivé, créé par ceux qui y croyaient.
Ils avaient joués à presque tous les stands que les alices avaient créés. Certains vendaient des masques animés, d’autres des gâteaux étranges qu’elle avait regardé avec curiosité jusqu’à ce qu’un lui saute à la figure. Elle avait couru à droite à gauche, cherchant à l’enlever mais elle trébucha et elle tomba dans une piscine gonflable où des poissons en papier bougeaient au dessus. L’eau avait ramollit le gâteau et Mikan put voir le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Des poissons multicolores volaient à travers les étoiles et les lumières des lanternes tels des feux follets qui montrent la voie : ce soir là elle savait que même s’ils étaient recherchés, cachés sous une autre apparence dans l’académie. Les vœux peuvent devenir réels.
Cette main la repêcha et la tira loin de la foule : des gardes les poursuivaient. Le sort n’agissait plus. Ils devaient vite courir à travers les arbres pour se faufiler jusqu’à leurs cachette. Mais bizarrement, Mikan et ses amis ne se sentaient plus en danger car bientôt, très bientôt… L’Académie serait libre. Cette nuit-là ils avaient fini la soirée en regardant le ciel étoilé.

La jeune femme tourna la tête vers la porte, deux coups avaient été frappés. C’était cette même main qui l’avait aidé au festival, elle ouvrit la porte. Un jeune homme dans la vingtaine ouvrit la porte sans aucun ménagement. Il avait les cheveux noirs comme l’ébène, le soleil couchant les faisait briller et ses yeux couleurs rouges ressortaient. Et il lança avec un regard noir mais plein de douceur quand il vit l’être aimé :
« Mikan, dépêches-toi, on est déjà en retard ! »
C’était vrai, les élèves se regroupèrent vers la scène, comme cette nuit-là. Mikan ajusta son yukata et soupira en souriant :
« Natsume, tu as grandi mais tu restes toujours aussi grognon ! »
Elle sortit, prit sa main et l’emmena vers l’extérieur. Tous les deux mains dans la main dévalaient les escaliers et ils s’engouffrèrent dans la foule d’élèves pour avoir accès à la scène. Ils reconnurent certains de leurs anciens élèves les saluant, d’autres parlaient à leurs parents des stands qu’ils avaient fait. En 10 ans, ils étaient tous les deux devenus professeurs. Les choses avaient changé et ce n’était plus une fillette qui se tenait fièrement sur la scène avec des cheveux noisettes, c’était une belle femme d’une vingtaine d’année qui parlait à l’assistance.
« … Amusez-vous bien ! » Termina-t-elle.
Après ce festival, chaque alice qui avait eu l’autorisation retournerait chez leur parent le temps des vacances. Des parents dans l’Académie Alice, Mikan avait toujours un peu de mal à y croire. Le miracle était arrivé.
Mikan, tenant la main de Natsume, allait vers ses amis qui s’étaient réunis et ils les regardaient en souriant. Elle se sentait rajeunir de dix ans. Les étoiles brillaient, les poissons volaient.
« Allons profiter nous aussi de cette soirée ! »
A ce moment, une explosion résonna: c'était le feu d'artifice qui commença. Une lueur de lumière monta dans le ciel et pendant un instant... L'orange illumina les ténèbres.

« Rappelez-moi... Pourquoi est-ce que je dois venir moi déjà ? , demanda Luca.
Hotaru se contenta de mettre une main sur son épaule. « Les bons amis font les bons comptes. » disait son regard.
-Mais Luca-piou, c'est dans la forêt qu'on va ! On va avoir besoin de toi pour communiquer avec les animaux, lui dit Mikan, prenant le regard le plus languissant possible.
Luca sut alors que c'était perdu d'avance, il ne pouvait rien refuser à Mikan.
-Et eux... qu'est-ce qu'ils foutent là ?
Natsume jeta un regard méprisant vers Tsubasa et Tonouchi.
-Dis-donc toi, comment t'adresses-tu à tes aînés ? , commença Tonouchi.
-La ferme le vieux.
-Comment ?! Écoute-moi bien le mioch...
-Allons, allons, Tsubasa tenta l'approche amicale. On allait quand même pas laisser des primaires, surtout vous, s'aventurer dans une forêt dangereuse en pleine nuit.
En guise de réponse, Natsume pinça farouchement la main de ce dernier qui avait osé mettre son bras autour de son épaule. Le pauvre gémit en silence, retenant ses larmes.
Si Luca était de la partie, il était évident que Natsume l'était aussi, et surtout, il se devait de garder un œil sur Mikan.
-Oh ! Misaki-sempai est là elle aussi ! , s'étonna cette dernière.
-Non pas que j'ai vraiment le choix, soupira-t-elle.
Maintenant qu'elle le disait, nos amis remarquèrent que Misaki était étrangement collée à Tsubasa.
-Whah ! , s'exclama la petite Mikan. Sempai ! Tu as finalement réussi à conquérir Misaki-sempai !
-Pas exactement, soupira l'intéressé.
-Ce crétin a encore fait sa blague des mochis gluglu*, Misaki fusillait le « crétin » en question du regard.

*pour ceux qui n'auraient pas en lu ce chapitre, Tsubasa avait fait une blague en mettant de la poudre gluglu dans des mochis ce qui faisait que toutes les personnes ayant mangé les mêmes mochis se retrouvaient collées ensembles temporairement.

-Je pensais qu'il n'y en avait pas dans les nôtres... , essaya de se justifier ce dernier.
-Tais-toi !! Je ne veux pas t'entendre ! , gronda la demoiselle, furieuse.
-Euh... excusez-moi...
Un petit visage se se dessina derrière l'un des arbres.
-Nobara-chan ! , Mikan se précipita dans ses bras.
-Pourquoi est-elle là ?! , s'énerva Natsume.
-C'est moi qui lui ai dit de venir ! , répliqua Mikan. Nobara était présente quand nous avons parlé du plan top secret, je me suis dit qu'il n'y avait aucun mal à ce qu'elle vienne avec nous !
-Tu parles d'un plan top secret, t'as réunis toute l'Académie crétine !
-Grr, c'est toi le crétin espèce de foui...
-On a pas le temps, intervint Hotaru. Faut y aller maintenant si on veut pas se faire chopper. »

Mais pourquoi nos amis se dirigeaient-ils dans une dangereuse forêt, qui plus est en pleine nuit, vous demandez-vous ? Et bien cela s'était passé il y a quelques jours, une semaine pour être précise.

« -Regardez ! J'ai trouvé un autre album des profs quand ils étaient jeunes ! » , cria Mikan.
Les vacances d'été approchaient et toutes les classes y compris les spé, faisaient le grand ménage dans leur salle. Luca ainsi que Nobara étaient venus les aider. Hotaru elle se contentait de chercher des objets compromettants afin de continuer à faire fleurir son business.
Alors que tout le monde batifolait autour des photos, on découvrit un morceau de papier coincé entre deux pages. On déplia le petit bout de papier et apprit qu'il s'agissait d'une carte au trésor.
« -Oh cette carte ! , fit Tsubasa. On dirait la forêt située à côté de la plage privée de l'Académie.
-La plage privée ? , répéta Mikan, dont la curiosité ainsi que celle de Hotaru avait été piquée au vif.
-Oui c'est une plage où seuls les collégiens et les lycéens sont autorisés à aller durant les vacances d'été.
-Pourquoi seulement vous ? , demanda Hotaru.
-C'est que les primaires sont plus difficiles à surveiller et ça demanderait plus de profs présents et donc moins de personnes pour garder un œil sur l'Académie.
-Mais Nobara-chan et les autres personnes de sa classe ne peuvent pas non plus y aller alors ? , questionna Mikan.
-Oh et il est évident que hormis les élèves de la classe « Dangereuse » ayant été administrés d'une mission durant les deux semaines de vacances, tous les autres doivent se rendre à la plage, y compris les primaires. La plage appartenant à l'Académie, toute tentative de fugue de la part de ces élèves à capacités élevées est réduite à néant. Et pour ce qui est de la surveillance, vu leur potentiel, ils ne risquent pas de se noyer.
-Ca veut dire que Natsume pourra y aller ?
-Si il n'est pas assigné à une mission oui.
-Quoi ? Mais c'est pas juste ! , bouda Mikan.
-On va y aller.
Tous les regards se tournèrent vers Hotaru. Il était évident qu'après avoir entendu le mot « trésor », la jeune surdouée ne pouvait pas laisser passer cette affaire sous son nez.
-La plage est entièrement contrôlée par l'Académie si on tente de s'en échapper mais la forêt en faisant partie, l'Académie n'en saura rien si on y fait un tour non ?
-Il est vrai que cette zone là est moins surveillée car elle ne présente pas d'issue possible cependant elle est défendue aux élèves : il parait qu'elle serait trop dangereuse, expliqua Tsubasa. »
Hotaru ne répondit rien, les interdits, ce n'était pas comme si ce serait la première fois qu'elle les braverait. Finalement sans tenir compte de l'avis de Tsubasa, nos amis décidèrent de se rendre à cette fameuse plage ou plutôt, dans cette fameuse forêt. Hotaru « convaincu » M. Narumi et M. Misaki d'emmener exceptionnellement leur classe là-bas, « aidée » par M. Misaki. La photo de ce dernier se faisant embrasser par M. Narumi prise par la « camécocci »* de Hotaru était un argument suffisant pour qu'il force son collègue à dire « oui ».

*la photo et la « camécocci » sont de mon invention mais M. Narumi a bel et bien embrassé M.Misaki : voir le tome 7.

Ainsi, car des vacances d'été normales seraient trop rasoir pour nos chers amis, ils se retrouvèrent embarqués pour la forêt interdite.

Alors que les autres faisaient un feu de camp sur la plage, les membres du petit groupe s'étaient éclipsés un à un. M. Narumi et M. Misaki étaient trop occupés à gérer les les feux d'artifices concoctés par les petits farceurs de la classe de Mikan et heureusement pour tout le monde, « Jin-jin » était resté à l'Académie. C'est ainsi qu'ils s'étaient tous retrouvés ici, Nobara la dernière car elle avait eu du mal à échapper à la surveillance de sa classe. Ils avaient exactement 2h30 devant eux et pour le moment, ils s'étaient si bien éloignés de la plage que l'odeur de la mer avait disparu pour laisser place à celle de la verdure...

« HIYAAAAAAA !!!... Outch !
Natsume frappa violemment Mikan sur la tête.
-Tu vas la fermer oui ?!
-Mé, mé, méééé il y a quelque chose qui a bougé là-bas, j'ai peeeuuur ! , bégaya la petite fille.
-Tu veux que je te tienne la main petite ? , proposa Tonouchi avec un grand sourire.
-Dégage-toi ! , grogna Natsume.
-Chut, taisez-vous, chuchota Misaki. Ce n'est pas l'endroit idéal pour attirer l'attention. »
En effet, la forêt à peine éclairée par le ciel d'été, ressemblait à une jungle d'ombres saugrenues qui vous entrainaient dans un gouffre dont il n'était plus possible de ressortir. Ils ne pouvaient pas s'en apercevoir dans le noir, mais Natsume et Luca tenaient tous deux la main de Mikan. La petite fille, le cœur battant et bien que gênée, se sentait alors un peu plus rassurée. De son côté Misaki ne chantait pas la même chanson.
-Hé Tsuabasa, l'effet des mochis gluglus s'est dissipé, tu dois l'avoir senti toi aussi non ? Alors lâche moi.
-Avec tout ce noir on voit à peine où on marche, c'est mieux de rester ensembles non ? , lui répondit le jeune homme avec un sourire apaisant.
Misaki ne broncha pas, il semblait que pour une fois Tsubasa avait gagné.
-D'ailleurs, pourquoi avoir instaurée une telle forêt sur une plage privée ? , demanda Luca. Je n'ai pas croisé un seul animal.
-Autrefois cette forêt était aussi ouverte aux élèves répondu Tounouchi. Seulement la rumeur dit qu'il y a de cela quelques années, des élèves voulurent se venger de l'Académie et plantèrent une plante carnivore dans laquelle il scellèrent un alice de croissance. Depuis, elle serait devenue gigantesque et aurait « pondu » plein d'autres plantes pareilles à elle dans ces bois, faisant fuir tous les animaux.
-Tu... tu veux dire qu'il y a des plantes carnivores ici ?!!! , s'affola Mikan.
-Après ce n'est qu'une rumeur petite, essaya de la rassurer son aîné. »

Il est vrai que nos petits aventuriers marchaient depuis un bon moment déjà, et depuis, pas une seule plante carnivore en vue. Du moins si l'on pouvait voir, car la lumière des étoiles n'était pas à la hauteur de celle du soleil. Ils approchaient bientôt du but selon la carte. Mikan se retournait  de temps en temps, inquiète, mais la petite fille ne pouvait guère apercevoir plus que la formes des branches des arbres qui se refermaient derrière elle. Les autres membres du groupes semblaient plus sereins, même si Nobara restait encore plus collée à Mikan que d'habitude, peut-être un peu plus effrayée que ce que l'on imaginait. Après tout la princesse glaçon restait une jeune collégienne toute aussi fragile que n'importe quelle fille de son âge.

« -Alors ? On y est bientôt? , s'impatienta Hotaru. « Je vais finir par la lire moi-même cette carte », pouvait-on déduire de son expression.
-Oui, oui, répondit Tsubasa. Encore un peu et...
-Luca !!
On s'aperçut que Natsume se précipitait vers son ami dont la jambe était agrippée par une énorme plante. Mikan elle le retenait du mieux qu'elle pouvait. Les « bras » de la plante étaient si longs qu'on en apercevait pas la « tête », elle remuait et surtout, elle était hideuse.
-Impossible... Une plante carnivore ? Elle est énorme ! , Tonouchi était stupéfié.
-Mikan lâche moi ! Elle va s'en prendre à toi aussi si non !
Trop tard, les « bras » de la créatures fonçaient déjà sur Mikan. Cependant leur trajectoire fut interrompue par de vivaces flammes. C'était le feu de Natsume. La plante laissa échapper un hurlement perçant et libéra Luca, rebroussant chemin.
-Luca-piou ça va ?!
-Oui mais il y a plus important...
Le feu s'était propagé et avait maintenant encerclé nos amis.
-Il faut se tirer de là ! , cria Tonouchi.
Cependant la petite Nobara ne prit pas le temps de se protéger et utilisa du mieux qu'elle pouvait son alice de la glace pour enfermer les flammes.
Nos amis pouvaient à présent respirer, enfin...
-Vire tes mains de là... tout de suite !
Dans la foulée, Tsubasa s'était jeté sur Misaki afin d'empêcher une grosse branche de lui tomber dessus, mais il semblait que ses mains avaient malencontreusement atterri au mauvais endroit. Elles s'appuyaient sur la robe légère de la demoiselle, si légère qu'il pouvait sentir sa ferme et généreuse poitri...
-Dégage !
Les pensées du valeureux Tsubasa furent interrompues par le pied de Misaki en pleine tête.
-Obsédé, lâcha Natsume.
-Quel chanceux, soupira Tonouchi (non sans se prendre une beigne de la jeune fille contrariée).
-Euh... excusez-moi... , Nobara était toute rouge. Pouvez-vous me reposez par-terre s'il-vous-plaît ?
Elle avait manqué de s'écrouler après avoir déployé autant de son pouvoir et Tonouchi l'avait instinctivement prise dans ses bras.
-Oh oui bien sûr princesse, mais tu es certaine de ne pas vouloir rester comme ça ?
-Pédophile, commenta à nouveau Natsume.
-Dis-donc toi ! Tu...
-Ouiiin !! Une plante carnivore, on a failli se faire dévorer par une plante carnivore géante ! , Mikan pleurait comme un bébé.
-Allons allons... , Tsubasa n'en revenait pas lui même.
-Hé, les gars venez voir.
Hotaru un peu plus loin se tenait debout devant un grand arbre qu'elle éclairait avec une lampe torche.
-Tu avais ça sur toi depuis tout ce temps ? , fit remarquer Mikan.
-Elle ne se recharge qu'à la lumière du soleil, je préférais l'utiliser au bon moment.
-D'après la carte, le trésor se situe au fond d'un trou dans cet arbre, précisa Tsubasa. »

Nos aventuriers en herbe ne prirent pas longtemps à trouver un coffre usé bien caché dans le seul trou de ce vieil arbre. Le cadenas était tout aussi usé que le coffre en bois, il ne leur fallut ainsi pas longtemps non plus pour parvenir à l'ouvrir.

« -Qu'est-ce que c'est que ça ? ,  Natsume jeta un regard en coin vers le contenu de la boîte.
-Oh regardez ! Un lapin en peluche ! Il est trop mignon ! , Mikan s'était vite remise de ses émotions. Et sur le collier il est écrit « Yuka », c'est pas le même prénom que celui écrit derrière l'étagère de la salle des spé ?
-Il semble y avoir d'autres affaires du même genre, commenta Hotaru, manifestement déçue par ce fameux trésor.
-Regardez ! C'est pas Naru et M. Misaki ça ? Haha c'est hilarant, ils sont déguisés en fille ! Et que fait M. Misaki à cheval sur Naru ?
Hotaru arracha la photo des mains de Tsubasa, ce trésor n'était peut-être pas si inintéressant que ça finalement.
-Dis-donc vous !
Nos amis se figèrent. L'attaque de la plante leur avait fait perdre du temps et cela faisait maintenant bien longtemps qu'ils étaient dans cette forêt. Assez longtemps pour que M. Narumi et M. Misaki les rattrape.
-Vous allez avoir de gros ennuis je vous préviens ! , commença M. Narumi.
-Êtes-vous sûr Monsieur? , demanda Hotaru en montrant la photo avec un petit sourire.
-Qu'est-ce que... , M. Misaki pâlit. »


Nos amis remirent finalement la boîte et ses objets à leur place (non sans garder la photo de leurs professeurs) et n'eurent ainsi pas le temps de remarquer le petit mot écrit au fond de la boîte : « Le trésor de nos jeunes années ». Le trésor des anciens n'était donc pas un trésor au sens où on l'entendait mais contenait sans doute bel et bien quelque chose de précieux pour eux : les souvenirs de leur jeunesse.
Et pour ce qui était de la jeunesse actuelle, les vacances de nos petits chenapans se finirent comme elles avaient commencé : par du chantage.

Un événement futur...

- Ahlala quelle chaleur ! Je n’en peux plus ! Je vais finir comme un fruit sec…
- Mikan arrête de te plaindre ! ça fait seulement deux jours qu’il commence à faire un peu chaud et puis le soleil c’est toujours plus sympa que la pluie !
- Parle pour toi Hotaru… moi aussi j’aimerais bien avoir un chapeau brumisateur… Oh regarde là-bas il y a plein de monde !

Les deux filles s’approchent afin de mieux voir ce qu’il se passe. Puis demande à un garçon.

- Ce qu’il se passe ? Vous ne savez pas ce qu’il se passe ?...  Et bien moi non plus ! Ahahah !

Il s’en va en rigolant.

- Bon, cette banane n’a pas servi à grand-chose, allez, viens Mikan, on se rapproche.

Une ombre s’approche…

- Salut les filles !
- Oh ! Kokoro ! Tu m’as fait peur ! Tu sais ce qu’il se passe ?
- Bien sûr =)
…
- Euh, ça te dérangerai de nous dire ?
- Bien sûr que non… C’est Misaki-sensei qui a mis au point une plante nouvelle et qui permettrai d’être à l’ombre et au frais, il se met en place avec  Tobi. Miss météo a annoncé une forte canicule et du coup après conseil des professeurs ils vont mettre en place un zone « Freshy Freshy Yooooooo ! »
- Chouette Hotaru ! Allons-y !!

Suite au prochain épisode ;D

L’hanabi

Hinori akemi, une étoile, née le 30 juillet, Alice des bulles, chargée du stand des masques. C’est ce que l’on pouvait lire sur le badge que l’on vient de me donner, à côté on y trouve ma photo : de courts cheveux bruns, les yeux rouges et une peau peu bronzée.
*soulève le badge pour voir la feuille qui était derrière *
"Horaire de l’hanabi"
-Ça on s’en fiche !
*retourne la feuille *
"Carte de l’académie"
…….. Comment voulez-vous que je me perde dans le lieu au j’habite ?
*jette la feuille et met le badge sur son T-shirt *
-Bon, c’est parti !
*se retourne et voit une pille monstrueuse de masques*
……..
-j’ai pas de bol !
*s’installe en se mettant au travail et pense *
Personnellement j’aurai préféré préparer les yukatas mais vu l’inutilité de mon Alice on me fait faire des tâches “ingrates “donc je crée des masques …enfin je veux dire que je les peins.
??? : -HIIIIIIIIINNNNNNOOOOOOOOOORRRRRRRRRIIIIIIIIIII
*lève la tête*
Hinori : -Tiens il y a quelqu’un qui arrive en courant.
*plisse les yeux pour mieux voir*
Mmm… cette personne est assez grande, elle me fait des signes stupides et a des cheveux blonds.
- ça ne peut être que …..
*se lève de sa chaise *
-KOJIRO !!!!!!!!!!! ARRÊTE DE FAIRE LE CRÉTIN EN M'APPELANT ! TU ME TAPES LA HONTE !
Il arrivait et était comme d’habitude heureux, même éblouissant. Il s’installa avant que je n’ai eu le temps de lui dire « bonjour » et se mit à m’aider. Tout en peignant les masques ses 3 étoiles sur son T-shirt bougeaient. ARGH ! Qu’est-ce que je l’envie avec son super Alice! Le mien ne sert presque à rien. Je me dis qu’il avait mieux à faire que de peindre ces masques. La curiosité me poussa à bout.
-Pourquoi m’aides-tu alors que tu dois avoir mieux à faire ?
Il me regarda un instant avec de grands yeux et se mit à rire.
???? : Vous avez fini de flirter ?! Il y a encore du pain sur la planche !
Je devins toute rouge et je levai la tête pour voir…Misaki ! Cette fille de ma classe et moi ne sommes pas faites pour nous entendre ! A chaque fois que l’on se croise une dispute explose. Pourtant elle n’a pas l’air méchante…
Hinori : Et toi avec Tsubasa !? Tu crois que personne ne l’a remarqué ! Ça crève les yeux que tu l’aimes !
Elle baissait la tête un instant et la releva avec un regard noir.
Misaki et moi nous nous disputions durant une dizaine de minutes accompagnées des rires de Kojiro.
Tsubasa arriva en courant.
Tsubasa : Vous avez fini ce chahut ?
Je me rassis en continuant mon travail tout en snobant Misaki.
Quand on eut fini, Kojiro me passait les masques et moi je les disposais sur la façade.
En en disposant un en tête de naïade je vu à travers l’œil une forme blanche, en regardant de plus près je vis… Un fantôme ! Prise de peur et d’étonnement, je tombai de l’échelle. Kojiro utilisa rapidement son Alice pour me protéger et je me retrouvai dans une bulle protectrice.
La bulle disparut et en me retournant je vis un petit garçon aux cheveux bruns.
Pointant du doigt je dis : « c’est le gamin qui est toujours avec Hyuga ! »
Et le petit garçon s’enfuit en riant.
Hinori : C’est bien un gars qui reste avec Hyuga ! Il n’y a pas photo !
Kojiro se mit à rire.
Kojiro : Il n’y a que toi pour après avoir failli faire grosse chute de s’énerver comme ça !
Je le regardai un instant et continuai la disposition des masques.
*les minutes passèrent*
Hinori : FINI !
Je partis me laver directement les mains et il me suivit.
Kojiro : dit… Comme on a fini…… ça te dirai ……. de …..
Il devint rouge pour une raison inconnue.
Kojiro : PASSER L’HANABI AVEC MOI !
Je le regardai avec un air étonné.
Hinori : Ba c’est que j’avais promis de passer l’hanabi avec Nobara…
Kojiro : haaaa…. ce n’est pas grave !
*Il s’enfuit en courant*
Il a l’air bizarre ! Ça doit être dut au soleil !
Je me dirigeai vers les frigos pour retrouver Nobara occupée de congelés quelques glaçons.
Hinori : Ils sont vraiment cruels avec toi ! Réduite à faire des glaçons !
Nobara : Désoler…. Je n’ai pas encore mit mon yukata….
Hinori : … Et moi ? Est-ce que j’ai l’air d’être en yukata ?
Elle congela les derniers glaçons et je la pris. On courait dans les couloirs pour aller plus vite se changer. Même si on se faisait gronder par Jinjin.
Changées, on commença à faire les boutiques. Nobara avait acheté le masque de naïade qui m’avait fait tomber un peu plus tôt. Et moi je me suis juste achetée un éventail.
Plus on avançait vers l’endroit où ils allaient tirer les feus d’artifice plus il y avait du monde.
Je perdis Nobara de vue et ensuite… Me perdis.
Hinori : AAAAAAAARGGGGGGGGGGGGGH je n’aurai pas du jeter cette stupide carte !
Je me baladais au hasard à travers les allées. Mais je ne reconnaissais personne.
Après une heure de recherche je m’installai au pied d’un arbre. Je commençais à pleurer. Cette fête que j’avais temps attendue et préparée… Je vais la passer sans mes amis ! Soudain j’entendis un bruit. Je levai la tête et aperçut Kojiro.
Kojiro : ….. Qu’est-ce que tu fais là à pleurer toute seule ? Et où est Nobara ?
Hinori : Je l’ai perdue de vue et puis je me suis perdue…
Il me regarda un instant et puis fouilla dans un de ses sacs. Il tira de ses sachets une boîte où il était inscrit ‘’bonbons nuages‘’.
Kojiro : Ces bonbons ont le pouvoir de faire sourire ! Manges-en un et tu verras.
Hinori : Tu sais très bien que je n’aime pas trop les bonbons !
Kojiro : Goûte !
J’en pris un et en le mâchouillant, je m’arrêtais de pleurer.
Kojiro : Tu vois que ça marche !
Je lui souris et le pris dans mes bras un instant. Puis lui prit la main.
Koijiro : Mais… Où tu m’emmènes !?
Hinori : Voir le feu d’artifice !
Kojiro : Tu n’étais pas perdue ?!
Je m’arrêtai.
Hinori : Heeuuuuuuu si ^^
A son tour, il m’emmena voir le feu d’artifice. 5 minutes après on retrouva dans la foule Nobara à moitié en pleure. On asseyait d’avancer plus dans la foule mais à un moment on s’est arrêté car ça commençait à devenir impossible d’avancer plus. On ne bougeât plus et quelques minutes après les premiers feux d’artifice commençaient à atteindre le ciel.

Dans ma main gauche, je pris la main de Nobara et dans celle de droite je pris celle de Kojiro. Je regardai le ciel et je me promis de ne plus jamais les lâcher.

Une goutte roula sur son épaule, s’arrêta un instant en haut de la pente de son bras.
Roulée en boule sous sa lourde couverture décorée de fleurs, Nobara observait avec un intérêt lointain son corps souffrir de l’air brûlant qu’elle cloîtrait avec elle dans les draps. Cette nuit-là était plus chaude encore que la précédente, plus fraîche que la prochaine, mais la jeune fille s’enfermait tout de même chaque soir dans les tissus étouffants, se coupant du reste du monde. Elle attrapait chaque coin de sa couette, tirait son oreiller sous celle-ci et se repliait sur elle même jusqu’au matin, attendant que les premiers rayons du jour chassent l’obscurité qui la terrorisait.
Nobara savait qu’elle dormirait mal.
Chaque fois que le sommeil la rattrapait, ses rêves se remplissaient de soleil et de neige, avant de tourner au cauchemar. Elle n’avait plus peur des monstres sous son lit depuis longtemps. Ses monstres à elle venaient jusqu’à son coeur.
Et chaque nuit où elle se réveillait en sueur, tremblant de froid et de peur, personne ne venait la rassurer. Tandis que d’autres enfants avaient des parents, des peluches, des amis imaginaires à qui se confier, elle ne connaissait que la rugosité impersonnelle de son matelas et de quelques couvertures.
La goutte d’eau dévala son bras et disparut sur le tissu trempé. Un soupir enfla dans sa poitrine. Le sommeil ne voulait pas venir ce soir-là.
Elle était comme tout le monde, heureuse le jour, seule la nuit. Sa famille à elle n’était ni pire ni mieux qu’une autre. Hayate était certes un peu plus lent que la moyenne et Rui difficilement identifiable sexuellement, mais c’était eux, sa famille. Personne ne choisit ses parents, mais elle,  s’était choisi une vie plus facile, moins solitaire. Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Nobara n’était pas malheureuse.
L’été cette année n’apportait aucune mission pour l’arracher à l’Académie. Cela faisait plusieurs semaines que ni elle, ni ses frères de coeur n’avaient du partir, mais étrangement, elle ne s’en réjouissait pas. Ces vacances qu’on lui offrait ne la laissaient que plus terrifiée encore par la perspective de leur fin. Chaque matin, elle se réveillait en priant pour que rien ne brise le fragile équilibre qu’elle avait obtenu, et chaque nuit, elle ne pouvait s’endormir, incapable de perdre une minute de cette attente insupportable. Tandis que d’autres rêvaient de vacances, les siennes étaient une prison.

Le lit grinça et un courant d’air la fit frissonner. Elle sursauta, essayant de rattraper la couverture qui s’échappait, d’échapper à la silhouette qui se dessinait à côté d’elle.
- Calme, c’est juste moi.
Nobara releva les yeux vers l’adolescent aux longs cheveux noirs. Il glissa son bras entre les jambes qu’elle tenait serrées contre elle, et son ventre et se pencha un instant au dessus de la jeune fille. Prenant appui sur sa main prisonnière de Nobara, il laissa un rayon de lumière éclairer son visage.
- Tu avais l’air fatiguée hier, je suis venu voir, reprit Yakumo.
Il repoussa une mèche couleur nuit sur sa temps, prit un air gêné. Après un court silence, il se tourna vers elle :
- ...Je t’ai fait peur ?
Elle se tourna vers lui et poussa ses draps vers le fond du lit. Il s’allongea à ses côtés, sans la toucher, envoyant seulement son souffle jouer dans ses cheveux lâchés.
- J’ai peur.. répondit enfin  Nobara.
- ...ah, désolé. Je m’en vais, t’inquiète.
Elle retint un pan de son tee-shirt alors qu’il se redressait.
- J’ai peur de retourner là-bas.
Le dos de Yakumo retomba lourdement sur le matelas, faisant trembler le lit.
- C’est pour ça que tu n’arrives pas à dormir ?
Face au silence éloquent qui régnait dans la chambre, il lui prit la main et la serra.
- Pense pas à ça. Quoi que tu fasses, que tu y penses chaque nuit ou non, que ça t’effraye ou que tu t’en fiches, c’est pas à nous d’en décider. Ne leur fais pas plaisir.
Presque timidement, elle tendit ses doigts vers le visage qui se cachait dans les ténèbres, libéré pour la première fois de ses entraves de tissu.
Lorsqu’elle toucha de ses ongles sa peau brûlée, le jeune homme se mit à trembler, et agrippa sa main, sans pour autant la repousser.
- C’est laid, hein ?
L’index de Nobara effleura la tempe de Yakumo, fit lentement le tour de son œil désormais aveugle.
- C’est doux.

Ceci n’est pas une histoire d’amour que l’on lirait un beau jour d’été, remplie de cris et de larmes ou brouillée d’amour impossible. Elle ne survivrai pas au soleil et aux sons violents du jour.
Cet amour-là se passe une nuit d’été, loin de la lumière et de ses éclats, loin du feu de la haine des adultes, loin du bruit.
Cet amour là est doux comme la neige, et fragile comme l’aile d’un papillon.
Couleur de l’obscurité.