CHAPITRE 2
En arrivant, on me prévint que le conseil de classe aurait bientôt lieu et que je ne devais surtout pas l'oublier, puisque j'étais le délégué. Alors que je discutais tranquillement avec eux, une balle de Base Ball arriva à pleine vitesse vers moi, par réflexe, je l'attrapai laissant sur ma main une trace rouge qui se soignait toute seule peu à peu et d'elle-même. En voyant ça, je me dépêchai de cacher ma main et de laisser partir la balle plus loin derrière pour faire croire que par chance, j'aurai pu éviter la balle. Le batteur arriva à ce moment-là et demanda si personne n'avait été blessé, je m'empressai de répondre que je venais de voir la balle juste derrière, dans un buisson. Le joueur parût soulagé, reprit sa balle et s'en alla. Je vérifia rapidement ma main, elle était éjà parfaitement soignée, les deux autres élèves auxquels je parlais s'enthousiasmait du fait que j'étais vraiment chanceux de ne pas me faire toucher par la balle, et moi je remerciais plutôt silencieusement ma nouvelle condition de m'avoir sauvé la vie.
Ces deux-là ne manquèrent pas d'en faire part aux autres de la classe et bientôt un grand groupe d'élèves, pris de curiosité, se retrouva autour de moi. Je pus pour une fois remercier le vacarme que faisait toujours Ritsu quand il arrivait le matin, tout le monde se poussa pour le laisser passer.
« Alors, Senji, tu es devenu un pro de l'esquive maintenant ?
Je n'ai rien fait, j'ai juste eu de la chance, tu sais...
Senji, tu n'es vraiment pas imbu de toi-même », ne pu s'empêcher de rajouter Mirai
Après ça, on étudia les maths, la proportionnalité plus exactement, et l'un de mes chers camarades ne put s'empêcher de demander le pourcentage de chances que j'avais de réussir à éviter la balle de ce matin, et le professeur en profita pour capter l'attention de ses élèves m'utilisant comme un simple problème mathématique. C'est à partir de ce moment là que mes pensées quittèrent le cours. Et je pensai alors inévitablement à ma nouvelle condition, en y réfléchissant de plus près, il était plus que probable que j'ai été transformé quand mon école primaire a été tout simplement exterminée, je ne vois pas à quels autres moments j'aurai pu être proche de la mort, voir mort. Mais je ne comprenais tout simplement pas, pourquoi me serai-je éveillé seulement maintenant ? Etait-il impossible pour des enfants d'être des vampires ? Ca ne me paraissait pas vraiment logique, vu que d'après ma théorie j'aurai survécu grâce à ça. J'aurai peut-être plus de chance en lisant des livres là-dessus, quoique, les vampires, c'est aussi beaucoup de mythes...
A la fin de la journée, le meilleur moyen auquel j'avais conclu pour connaître la vérité, était de trouver un autre vampire auquel je pourrai poser mes questions. Maintenant, il fallait que je vois à me nourrir. Je me mis donc à errer dans la ville, passant de ruelles en ruelles, le soleil commençait à se coucher, et je ne trouvais toujours pas. Comment est-ce que j'allais faire pour me nourrir, devrai-je tout simplement me jeter au cou de n'importe quelle jeune fille et lui aspirer tout son sang ? Décidément, ce n'était pas aussi simple que ce qu'ils racontent dans les séries : le bonhomme devient un vampire, sait utiliser tous ses nouveaux pouvoirs et en plus de ça, ça ne le dérange absolument pas de sucer le sang d'autres personnes. Seul un parfait psychopathe aurait pu faire ça, mais quand j'y pensais, n'en étais-je pas un au fond, comment j'avais attaqué cette jeune femme, en la terrorisant, même si je ne me contrôlais pas, ce que j'avais fait était immonde, il n'y a que dans un film ou autre du même genre que ça aurait pu avoir une quelconque classe.
Au final, je n'avais pas réussi, ça avait été au dessus de mes forces. Le lendemain après les cours, Ritsu et moi avions convenu de nous retrouver au parc sur la place, un endroit vraiment décontractant où beaucoup de personnes aimaient se prélasser. Notre place était sûrement la meilleure de touts, elle était proche d'un petit café où les rafraîchissements étaient pas chers et de bonnes qualité. Bien entendu, nous avions tous deux une boisson préféré différente, moi c'était le milk-shake, à n'importe quel goût, c'était toujours aussi bon. Ritsu, lui, c'était la glace, il aimait beaucoup les goûts originaux, ainsi quand il a pu goûter une glace aux speculos, il était aux anges.
Ce jour-là, j'avais étrangement faim, pourtant j'avais bien mangé au matin et au midi, mais j'avais l'impression que mon ventre se déchiré en deux au fur et à mesure, et j'avais la bouche sèche, ou pâteuse. Je le dis donc tout de suite à Ritsu, le fait que j'avais faim, et il me proposa de manger une crêpe au chocolat, la crêperie avait beau être de l'autre bout du parc, pour goûter à ces délicieuses crêpes, n'importe qui aurait fait volontiers le déplacement. Mais même après en avoir mangé deux, j'avais toujours faim, pas qu'elles n'étaient pas bonnes, non vraiment, elles avaient le même goût que d'habitude, toujours aussi délicieuse, mais ça ne défaisait en rien ma faim. Je me mis alors à penser que ça devait être qu'il me fallait boire du sang pour être rassasié, le truc, c'est que je n'en avais pas bu une seule goutte la veille, ça devait en être la raison. Je me gardai bien alors, de dire à Ritsu que j'avais encore faim, parce qu'il se poserait des questions, je restai donc là, torturer par la faim, et ce jusqu'à 20H, à cette heure-là, je dis à Ritsu que j'avais pas mal de devoirs à faire pour demain et qu'il était temps que je m'y mette.
C'est sur le chemin du retour que je commençai à réfléchir à mon problème, je ne pouvais de toute évidence, pas rester ainsi, mais en même temps, je ne voyais pas comment je pouvais m'attaquer à quelqu'un. Et je pris peur à ce moment-là que la même chose que la dernière fois se passa, que je me lève dans la nuit sans aucun contrôle sur moi-même, c'est à ce moment-là que je pus remercier les films et séries télévisé parlant de vampire, c'est séries où le méchant vampire sérial-killer se mettait à boire du sang qui était à l'origine prévu pour les blessés et les malades pour l'amour de sa belle. Mais je ne me souvenais pus trop du nom, peut-être quelque chose du genre « Flasque de sang » ? Non, voilà ça me revenait, c'était des « Poches de sang » !! Bon, maintenant, il ne me restait plus qu'à m'infiltrer dans un hôpital, quoi de plus facile, hein... Non mais comment j'étais sensé faire ça ?! Est-ce que je devais mentir en disant que mon oncle se faisait hospitaliser ici, et si il me demande un nom, je ne pourrais donc pas passer par le service des urgences... Je me souvins alors que lorsque l'on rend visite aux malades, les infirmiers oublient toujours de fermer les réserves de perfusions, il ne me manquait plus qu'à y aller, passer rapidement dans le hall, trouver des poches de sang et m'en aller. Si je pouvais en prendre plusieurs d'un coup, ce serait génial, au moins ça ne m'obligerait pas à venir tous les jours pour me nourrir sur place. Ca me fit un peu penser à un restaurant, dit comme ça, et je me mis à rire un peu.
Arrivé à l'hôpital, tout se passa comme prévu, j'étais maintenant devant un genre de grand congélateur rempli de poche de sang. Et j'en choisi une au hasard, c'était du sang A+, le goût était moyen, apparemment, les vampires avaient un groupe sanguin différent, je fis un effort pour me souvenir du mien tout en finissant la poche de sang A+, c'est un peu après l'avoir fini que je me souvenu, c'était O+ ! Je cherchai donc dans le grand bac, retournant tout avec le plus grand soin pour enfin tomber sur l'objet de mes recherches, une poche de sang O+, et en y goûtant, je me dis que pour une fois, la télé ne s'était pas trompé, à croire que ceux qui font les séries sont des vampires qui écrivent des guides pour les nouveaux vampires, mais bon, ça ne me dérangeait pas, au contraire même, ça m'aidait plus qu'autre chose. Il n'y avait rien à dire en tout cas, le O+ était délicieux, mais pour être sûr que ce soit mon préféré, j'en pris deux ou trois de chaque : O+, A+, B+, AB, et j'eus quand même un peu de scrupules quand je pris dans les négatifs, je savais que ces groupes sanguins étaient très rares, mais je les pris quand même, ajoutant à ma liste du A-, B- et O-.
Ce soir là, je rentrai chez moi heureux, repu, en me disant que j'avais bien fait d'en boire deux et d'en emporter plusieurs avec moi, j'avais pris mon sac pour y les transporter, et en arrivant, je les avais remises dans mon congélateur, en espérant que personne ne viendrait faire à manger chez moi et regarder dans mon congélateur, c'est pour ça que je les cachai dans le fond, derrière les autres aliments congelés. Il me suffirait d'en boire une poche demain, avant mon rendez-vous avec Miraai pour être en forme, après le reste n'était plus qu'une question de contrôle, du genre ne pas arrêter une balle de base ball fonçant à pleine vitesse vers moi, et de plutôt l'éviter, il faudrait aussi que je fasse attention à ne pas me couper, une guérison rapide n'apporterait que des soupçons.
Nous nous sommes donc retrouvés devant un MacDonald, plus souvent appelé McDo, et sommes entrés pour commander, après avoir eu nos commandes, nous nous sommes installés dehors, il faisait vraiment bon, un temps parfait pour un rendez-vous. C'est Mirai qui entama la conversation par un traditionnel « As-tu passé une bonne semaine ? ». Bien entendu, je répondu oui et lui retourna sa question. Elle se mit alors à me dire que je ne pouvais pas savoir à quel point elle avait été heureuse quand j'avais accepté de venir, et que je ne pouvais pas non plus imaginer le temps qu'elle avait passé à choisir sa tenue du jour : un petit top à brettelles et une mini-jupe accompagnée de collants noirs opaques et de petites ballerines blanches, elle était vraiment mignonne comme ça. Pour moi, ça avait été tout le contraire, c'est à peine si j'avais passé cinq minutes pour choisir ma tenue : un polo rayé et à manches courtes, et un bermuda avec des baskets. Vraiment, le temps m'aurait bien donné l'envie d'aller à la piscine, et quand je le proposai à Mirai, elle me dit qu'elle n'avait pas prévu de maillot de bains, et si ça ne me dérangeait pas de l'accompagner en acheter un, elle viendrait volontiers avec moi, ce à quoi je lui répondis que je n'avais pas prévu moi-même d'y aller et que ça m'était venu comme ça, en mangeant.
Mirai mit trois fois plus de temps que moi pour le choisir, j'avais choisi un short de bain tout simple. Et elle passa au moins une demi heure pour choisir son maillot, pour au final choisir un maillot à deux pièces qui était des plus mignons. Arrivés à la piscine, la température avait encore monté, et le choix de la piscine avait sûrement été le meilleur, quoiqu'il y avait vraiment beaucoup de monde à cette heure-ci, ce qui allait peut-être nous empêcher de nager tranquillement.
Bien entendu, nous avons croisé beaucoup de gens de notre lycée, et après leur avoir simplement demandé de nous aider à trouver un espace tranquille pour nager, nous avons pu nager tranquillement, car ils avaient été des plus rapides pour libérer de la place. Nous les avons remerciés comme nous pouvions, et il a été décidé de faire une course.
Je commençai par m'échauffer en faisant quelques longueurs, en fait, j'essayais plutôt de voir pour réguler ma force, et ça me donnait vraiment l'impression de faire du deux à l'heure, vraiment pas agréable, surtout quand tu sais que tu es censé faire une course à cette vitesse. La course commença, je les laissais démarrer pour m'ajuster à leurs niveaux, c'était vraiment compliqué, c'était comme essayer de courir à la même vitesse qu'un enfant, c'est quasiment impossible. En fin de compte, je nageai bien plus vite qu'eux, et à la fin de la course, ils crurent tous que j'avais un superbe niveau de natation, et même si à l'origine ce n'était pas vraiment le cas, ça faisait toujours plaisir de gagner une course.
Le rendez-vous s'était passé au mieux, et elle m'avait donné son numéro de téléphone et son e-mail. Je l'avais tranquillement raccompagné chez elle et j'étais rentré chez moi, comme toutes personnes normales. Mais c'était vraiment un week-end chargé, la veille, vendredi, j'étais sorti au soir avec Ritsu, aujourd'hui, le samedi, j'avais eu un rendez-vous plutôt long avec Mirai, puisqu'il avait durer jusqu'à 19 heures. Et demain, dimanche, j'avais aussi prévu de sortir avec Ritsu, je vois déjà ses premières questions d'ici, et bien non, je ne l'ai pas embrassé, et je sens déjà qu'il sera casse-pied sur ce point là.
Le lendemain arriva plus vite que prévu, je me levais très vite, m'habillais tout aussi rapidement et pris un petit-déjeuner des plus délicieux : une poche de sang accompagnée d'un lait au chocolat bien frais et de petits biscuits au chocolat. J'avouerai que j'aimais beaucoup le chocolat, l'un de mes aliments préférés. Mais bon, j'avais beau être prêt, le rendez-vous avec Ritsu n'était pas pour maintenant, et j'avais de toutes façons des devoirs à faire. Ca commençait par un DM de maths, toute une plâtré de question en français, sans oublier le vocabulaire en anglais et au moins relire nu peu la leçon d'histoire, si j'en trouvais le temps.
Le DM était relativement facile, rien de bien méchant, le prof' avait voulu tester nos capacités datant du collège : au programme des fractions, des divisions, racines carrés, puissances de 10, inéquation, équation à deux inconnues, théorème de Pythagore, et enfin, le théorème de Thalès. C'est vrai que ça faisait beaucoup, mais le professeur nous avait aussi laissé beaucoup de temps pour le faire, même si je pense qu'il savait déjà que la plupart d'entre nous ne ferait ce devoir maison que la semaine, ou le week-end avant que l'on doive le rendre.
Je m'étais levé relativement tôt, et quand j'eus fini mes devoirs, il était près de onze heure. Il ne me restais plus qu'à préparer mon sac pour le lendemain, me brosser les dents, me passer un petit coup de brosse rapidement sur les cheveux, et hop, je serai prêt, tout frai comme un gardon, comme le disait l'expression. Je pris bien moins de temps pour me brosser les cheveux que j'en pris pour prendre mes affaires d'école tout à l'heure et c'était tant mieux car il ne fallait pas non plus trop traîner si je voulais prendre mon temps sur le chemin.
Une fois arrivé sur place, je vis que Ritsu était déjà là et qu'il m'attendait, devant un kiosque à journaux, feignant de regarder si quelque chose l'intéressait, mais il était évident qu'on ne pourrait pas ajouter Ritsu à la liste des acheteurs de ce marchand de journaux pour aujourd'hui. Quand il me vit, il me fis signe et posa en vitesse le journal à sa place, saluant rapidement le vendeur et se dirigeant vers moi. Il était vraiment d'un naturel enjoué, et farceur, mais cette fois-ci c'était différent, vraiment différent. Il attrapa un ballon de foot en passant et me l'envoya, non pas en faisant une passe, mais en tirant vraiment fort, comme si il cherchait à me dégommer. Par chance je réussis à l'attraper, enfin par chance, mais je savais à quoi était dû cette « chance », et il valait mieux que j'évite de trop l'utiliser, ça paraîtrait bizarre. Ritsu arriva, tout naturel et s'écria comme si j'avais arrêté un simple tir :
« Waouh ! Comment t'as réussi à rattraper ce ballon-là, Ritsu ?
Oh ! C'est pas grand chose, juste un coup de chance, et puis il faudrait peut-être que l'on rende le ballon à son propriétaire, non ?
T'as raison, là-dessus, je crois. »
Il me prit le ballon des mains et l'envoya vers un petit garçon qui ne comprenait pas pourquoi on s'en était prit à son ballon.
Ce midi-là, nous sommes allés manger au MacDonald, un bon menu maxi best-of chacun, et c'était partit pour toute une après-midi. Ritsu, de son naturel énergique, me proposa de faire du FootBall pour passer l'après-midi. Mais au lieu de jouer comme d'habitude dans la même équipe, il proposa que l'on soit des adversaires pour cette fois-ci, des adversaires sur le terrain comme dans la pensée, qu'il dit sur le moment. Et il ne mentit pas, entre ses tirs bien trop forts pour des tirs normaux, des balles qui te faisaient courir d'un bout à l'autre du terrain et entre tout ça, il trouvait encore le moyen, lorsqu'il jouait le rôle de défenseur, de me pousser violemment mais discrètement, comme si il me testait, qu'il essayait quelque chose, ou alors il me provoquait exprès, pour quelqu'un d'autre, j'aurai hésité entre ces deux choix, mais cette fois-ci, je m'affirmais avec certitude qu'il ne faisait que me taquiner, c'était mon meilleur ami après tout, il ne pouvait pas me vouloir du mal.