CHAPITRE 1
Encore, encore... Tout ce sang sur mes mains, est-ce une illusion, est-ce que je dors encore ? Je veux me réveiller, arrêter tous ces cauchemars, mais au lieu de ça, je ne vois que du sang, encore et encore plus de sang, partout ! Il faut que j'aille me laver les mains, me laver les mains de ce sang inconnu qui se dépose sur moi la nuit.
Le soleil brille haut dans le ciel aujourd'hui. La sonnerie annonçant le début des cours retentit, tout le monde parle de la même chose : un meurtre étrange, perpétré par un individu aux yeux rouges sanglants et brillants dans la nuit. Notre prof' arrive, il nous explique, ce serait une fille de la classe d'à côté, c'est d'un ennui pour moi... Mais tout le monde semble stupéfait, pourquoi est-ce que ça a touché quelqu'un de leur entourage ? Ils n'ont qu'à y répondre eux-même à cette question !
Je remarque qu'à côté de moi Mirai Enichi, une fille de ma classe, le genre très intelligente en cours mais qui a plus l'air stupide qu'autre chose quand elle parle, est entrain de fulminer. Qu'est-ce que ça peut me faire, ce monde est si ennuyeux de toutes manières. La récré est arrivé, Mirai s'est approché de moi et a commencé à me parler :
« Higarato-san, tu avais perdus toute ton école quand tu étais petit, non ? Dis-moi comment as-tu pu supporté de vivre ? Dit-elle les yeux larmoyants.
C'est très dur tu sais, tu t'en rappelles la nuit, tu fais des cauchemars, mais tu ne peux rien y faire. »
Je la regardais dans les yeux à ce moment là, en réprimant un sourire. Je me demande pourquoi, mais depuis un certain temps, j'avais l'impression d'être devenu différent, j'étais plus... Indifférent, oui c'est ça, indifférent au monde qui m'entoure. La Terre aurait pu exploser, je crois que je m'en serai un peu foutu, mais ma mère m'avait toujours expliqué que la bien-séance était de se tenir correctement devant les autres quoiqu'il arrive, et j'avais appris à le faire machinalement me demandant parfois si je ressentais réellement un sentiment d'amitié, ou quelque chose du genre, pour ces gens qui m'entouraient.
« Dis, Higarato-san, est-ce que ça te dirait... de mener l'enquête avec moi, Je suis sûre que tu pourrais m'aider, vraiment, s'il te plaît !!
D'accord, je veux bien t'aider, je suis sûr que j'aurai aimer faire pareil, à l'époque, mais j'étais sûrement trop jeune pour y penser.
Vraiment ? Merci beaucoup, Higarato-san, appelons-nous par nos prénoms, si tu veux bien !!
D'accord, donc maintenant, ce sera Mirai, c'est ça ? Que dirais-tu de ce soir pour entamer l'enquête, carrément aller sur le lieu du crime tant que la scène est chaude au possible.
Génial, tu as raison, plus vite nous enquêterons, plus vite nous trouverons le coupable !! »
La soirée promettait d'être intéressante, en tout cas plus que la journée . Ce n'est pas vraiment que trouver le coupable m'intéressait, mais ça tuerait l'ennui, surtout que c'était le calme plat ces derniers temps.
Le soir arriva, on avait décidé de se retrouver devant le lycée. Quand j'y pensais, ça faisait vraiment très longtemps que je n'étais pas sorti le soir, lorsqu'il faisait noir. Le temps d'arriver sur la scène du crime, Mirai meublait la conversation en me transmettant tous ses souvenirs de son amie, et moi je « compatissais » et j'étais réellement convaincant, encore un peu et j'y croirai moi-même ! L'air de la nuit était d'une certaine manière enivrant, et au fur et à mesure que l'on s'approchait de la scène de crime, Mirai se sentait mal, et moi je... Je quoi ? Je tombais dans les pommes ? Non. C'était plus comme si je me déplaçais automatiquement, comme si mon corps était guidé par un désir improbable.
La scène était une véritable boucherie, du sang s'étalait partout sur les murs, et la silhouette tracée à la craie était toute distordue. On sentait encore dans l'air l'odeur du sang, tellement qu'il y en avait eu qu'il n'avait pu entièrement sécher. Mirai avait les yeux emplis de larmes et à travers ses yeux, je pouvais voir la terreur, elle s'était accroché à mon bras de toutes ses forces et ne semblait pas vouloir lâcher prise. Mon corps tremblait légèrement, non pas de peur, d'excitation. Une excitation insensée qui n'aurait pas dû exister, une excitation que je ne comprenais pas moi-même, en tout cas, pas à ce moment-là, à ce moment-là, je ne savais encore rien.
Nous somme peut-être resté comme ça cinq minutes, à examiné la scène de crime, enfin si il y avait quelque chose à examiner, on se serait cru dans l'un de ces films d'horreur ! La police qui était sur place nous aperçu enfin et nous fit dégager le passage, il ne fallait pas « compromettre » les preuve en laissant nos empreintes ou notre ADN dessus, quoique franchement, je me demandais vraiment ce qu'ils pourraient réussir à trouver ici. Sûrement rien, de toutes manières, ils n'ont jamais été capable de retrouver un mec qui a exterminé toute une école, ils croient quoi, que c'était une bête sauvage qui a croqué tous mes amis ?! En traversant l'allée, j'ai eu une idée pour faire avancer l'enquête, non pas pour aider Mirai, non, j'avais envie de savoir ce qu'il m'était arrivé sur la scène du crime, et aller à la morgue pour voir le corps était sûrement la meilleure chose que j'avais à faire. J'en ai fait par à Mirai, et elle m'a remercié avec un visage dégoulinant tout en disant que j'étais vraiment le meilleur ami qu'on puisse espérer dans de tels moments. Pathétique. Enfin, presque, c'est ce que je pensais d'habitude, mais là c'était différent, je pensais que ça l'était, mais en même temps, ça ne l'était pas. Je me demande si c'était l'air nocturne qui m'avait rendu comme ça, on verrait bien le lendemain à l'école. Heureusement pour moi, ce petit jeu un peu trop long allait se terminer, elle devait aller se coucher puisqu'elle était fatiguée et de mon côté, je lui avais dit que j'avais pleins de devoirs à faire et qu'on irait à la morgue le lendemain.
Cette nuit là, je ne fis aucun cauchemar, j'avais eu certes, du mal à m'endormir, et mon cœur ne semblait pas vouloir suivre un rythme naturel, j'avais tout essayé, même faire un tour dehors qui a eu l'effet inverse. Finalement j'ai décidé de lire un bouquin qui racontait l'histoire « des grands hommes qui ont aidé à construire ce monde », et j'avais dû réussir à m'endormir, puisque quand je me suis réveillé il faisait déjà clair.
Je vivais seul dans un petit appartement qui était plutôt proche du lycée, en tout cas pas besoin de prendre le bus, c'était déjà ça de gagné. Mes parents étaient morts dans un accident de voiture quand j'étais encore au collège, et je fus confié à ma tante, mais celle-ci s'était débrouillée pour que je sache vivre seul correctement, et quand j'en fus parfaitement capable, elle me loua cet appartement en me disant qu'elle paierait le loyer et que j'avais juste à aller à l'école. Tous les mois elle m'envoyait une carte avec la photo de l'endroit qu'elle visitait me disant qu'elle allait bien, me demandant si j'allais bien moi aussi et en y joignant mon argent pour le mois. De tout ce qu'on pouvait dire sur elle, jamais on n'aurait pu dire qu'elle était radine, elle m'envoyait chaque mois assez d'argent pour que même en mangeant beaucoup et m'achetant de nouveaux vêtements, cet argent puisse durer deux ou trois mois, j'avais fait le test une fois.
La journée fut autant ennuyante que les autres. Visiblement, sortir la nuit était assez amusant car depuis hier j'étais plus...Comment dire ? Vivant ?? Je n'en avais aucune idée, mais c'était comme ça que ça me paraissait. Le soir venu, Nous nous sommes retrouvés au même endroit, Mirai et moi, nous avons dû marcher pendant environ une heure le temps de trouver où était la morgue. Comme prévu l'endroit était vide, « mort » était sûrement le mot le mieux approprié. Nous fîmes un tour de l'endroit pour vérifier si il y avait des endroits où se cacher au cas où quelqu'un arriverait, quand on arriva devant le corps, ou plutôt la dépouille, j'eus un sourire ironique, pour une fois ces policiers ne s'étaient pas trompés, ils avaient reproduit à merveille la forme distordue du corps. Mais il était évident qu'il avait déjà était nettoyé, il n'y avait aucune trace de sang et sur un petit post-it, on avait inscrit qu'il fallait lui « redonner forme humaine ». Il nous fallait donc chercher après son dossier, malheureusement pour nous, aucun imbécile ne l'avait laissé traîner, nous avons regardé chacun de notre côté dans les tiroirs quand Mirai s'écria, un peu trop fort pour quelqu'un qui avait promis d'être discret et silencieux lorsque nous étions dehors, qu'elle l'avait trouvé. Nous avons tout deux pointé nos lampes vers le dossier, et avons commencé à le feuilleter. La première page comportait une photo du corps tel qu'il avait était retrouvé et les informations basique sur la victime, la seconde était remplie des information sur la santé de la victime lorsqu'elle était vivante, et apparemment, c'était une jeune fille en parfaite santé, de groupe O+... Tiens ? C'était le même que le mien ! Je jeta un bref coup d'oeil autour et continua ma lecture. Il y avait même une page avec ses mensurations, elle devait vraiment être belle, mais ça n'était pas ce qui était le plus apparent à présent. Nous arrivâmes enfin à la page désirée, celle qui relatée des blessures subit et de la cause de sa mort.
En tout cas le tueur avait été très violent, enfin, à ce niveau là, je dirai plutôt méthodique, il avait par exemple, cassé ses os un par un pour s'attaquer seulement après aux organes vitaux, je ne pouvais imaginer à quel point la scène avait pu être effrayante pour la jeune fille. Mirai, à côté de moi, tremblait de tout son corps, les larmes débordantes, et l'air si fragile, j'avais presque l'impression que si je la touchai elle s'effondrerait. Quand Mirai eu finit de lire le dossier, car elle avait été bien plus longue que moi en s'arrêtant toutes les deux secondes pour sangloter, je pris quelques photos du dossier dans son entièreté avant de m'en aller en traînant pratiquement Mirai qui s'était mise à observer le corps de son amie en détail. Je la raccompagna chez elle en lui disant qu'elle n'avait pas à s'inquiéter, que la police retrouverait le meurtrier, ce que je ne pensais pas du tout, et que nous n'étions pas obligés de continuer. Pour toutes réponses, j'eus un remerciement et un bonne nuit suivit d'un à demain, il ne me manqué plus qu'à aller me coucher. Etrangement, cette fois-ci, ça n'avait pas été pareil, mon rythme cardiaque ne s'était pas accéléré et j'avais pu tout de suite trouver le sommeil.
La nuit avait dû être reposante et porteuse de conseil pour Mirai, car au matin elle m'annonça qu'elle abandonnait l'enquête, et me remercia vivement en me proposant de m'inviter pour manger. Le rendez-vous fut fixé à samedi, dans deux jours donc, et à peine cela fait que ses amies et elle jacassèrent sur le fait qu'il lui fallait de nouveaux vêtements pour l'occasion et qu'elle avait une occasion inestimable de sortir avec le « prince » de l'école. Car c'était comme ça qu'on m'appelait ici, le fait que je sois toujours seul ou alors accompagné de beautés des deux sexes et que lorsque l'on me parlait je répondais toujours avec le plus grand des respects et la plus grande des gentillesse, dans mes paroles en tout cas, les filles, et les garçons aussi par moment, s'étaient mis à fantasmer sr moi. Comme attendu, à la récrée Ritsu, un ami du lycée, avait été le premier à accourir ici pleins de félicitations pour avoir décroché un rendez-vous avec une aussi jolie fille que Mirai, puis il s'était mis à dire que ce n'était pas tellement étonnant au vue de mon physique et de ma personnalité, il était décidément toujours autant prévisible.
Il avait réussi à se débrouiller pour me faire accepter de l'accompagner après les cours pour s'amuser. Mais ça seule véritable motivation fut de me faire acheter un cadeau pour Mirai, pour ne pas arriver les mains vides samedi, disait-il. Pour s'excuser il m'emmena au karaoké et m'offrir toutes mes consommations gratuites. Ritsu était vraiment bon en chant, pas que sa voix, il était aussi capable de s'adapter à n'importe quel rythme à une vitesse hallucinante, à côté de ça, moi je me contentais de l'observer. Enfin, jusqu'à ce qu'arrive deux filles d'un autre lycée qui me forcèrent la main, aider par Ritsu, pour chanter. Quand la soirée karaoké fut finit, les filles nous donnèrent leurs numéros, ce qui rendit Ritsu plus fier que n'importe qui. Ce n'est pas qu'il était un dragueur, c'est juste qu'il était toujours très fier de conquérir le cœur de nouvelles filles, même si ça n'était pas trop compliqué pour une personne tel que lui, plein de joie de vivre.
Il devait bien être 23 heures quand nous nous sommes quittés, je m'étais bien amusé, car il fallait l'avouer, Ritsu était l'un de mes seuls amis. En rentrant chez moi je fis mes devoirs et ma vaisselle rapidement avant d'aller me coucher. La nuit était belle, et dans le ciel la lune se reflétait comme un magnifique diamant rond. Je ne tardai pas à m'endormir, bercé par cette douce lumière.
Mais à peine une heure plus tard je me réveillai et me levai, sans pouvoir me contrôler. Je sautai par la fenêtre atterrissant sur un toit non loin de là, puis traversant la ville, scrutant le sol, à un moment je descendis dans la ruelle, dans cette ruelle se trouvait une jeune femme aux longs cheveux blonds et une peau d'ivoire qui devait sûrement être très douce, aussi douce que sa personnalité qui la faisait paraître si fragile, avec des yeux somptueux qui étaient pleins de douceur. Mais cela changea bien vite, l'expression de ses yeux, et sa peau d'ivoire...
Je m'approchais d'elle comme un prédateur de sa proie, frottant ma langue sur le bout de mes dents anormalement pointues. Puis je me retrouva subitement derrière elle, lui susurrant des mots à l'oreille, des mots qui se voulaient de lui faire peur. Elle tourna sa tête vers l'arrière, mais je me trouvais déjà devant elle. Mes doigts se déposant sur sa peau douce, en commençant par le front je les fis doucement descendre sur sa gorge, faisant faire le tour à ma main pour finalement agripper son cou, et y déposer un léger baiser, puis je détendis ma main et la laissa glisser lentement sur son corps la dirigeant vers le bas de son décolleté. Elle tremblait de tout son être et je sentais un grand sourire sur mes lèvres. Je la lâchai subitement, sans comprendre pourquoi sur le moment, et la fille se mit à courir, quand elle fut arriver vers la fin de la ruelle, je me retrouvais devant elle et je la poussais, et, sans même que mon bras y est mit de la force, elle fut jeter une dizaine de mètre en arrières. Elle était allongée au sol, sa petite veste salie découvrait ses épaules, et sa jupe laissait toujours apparaître de somptueuses jambes qui tremblaient dans leur intégralité. Je me retrouvais alors au dessus d'elle et je l'embrassai, un baiser doux, qui aurait été destiné à faire languir de plaisir une femme en temps normal. Mais là, je dirigeais déjà ma tête vers sa gorge tout en baladant mes doigts sur son visage et son cou, et soudainement je m'arrêtai et plantai des crocs acérés dans sa gorge si douce me délectant de son sang.
Elle finit par perdre connaissance et à ce moment précis je retrouvais le contrôle de mon corps, je sentais encore le goût du sang sur mes lèvres et ne pu m'empêcher de m'en délecter, passant ma langue sur mes lèvres pour les nettoyer. Puis mon regard finit par retomber sur sa tête, ses yeux clos et sa peau ensanglantée. L'avais-je tué ? Non, son cœur battait encore, malgré tout le sang qui lui manquait. Je me regardais dans son sac pour connaître son adresse, puis je nettoya sa gorge et lui mis un pansement là où je l'avais mordu, elle devait être très prévenante, parce qu'il y avait dans son sac de quoi survivre une semaine, pour le peu que l'on sache se trouver à manger. Je la déposa sur le palier de sa maison et rentra chez moi. Une fois arrivé, je me couchais sans pouvoir pour autant parvenir à dormir.
Je tournais ma tête sur le côté pour voir l'heure, il été seulement deux heures du matin. Je me remis à réfléchir, qu'allais-je faire à présent, est-ce que je devais continuer ? J'hésitais vraiment sur ce point car j'avais vraiment aimé le goût du sang, mais je ne pouvais m'attaquer à des innocents de cette manière. J'avais décidé de lire un livre sur les vampires, autant s'informer le plus possible. Je m'endormis vers les trois quarts du livre. Et au matin j'avais déjà pris une décision, il n'était plus question que je fasse ce genre de choses de cette manière, je boirai du sang qu'une à deux fois par semaine, peut-être trois, et je le ferai discrètement, pas la peine de terroriser ses victimes, je pense. Je regardais l'heure une dernière fois, il était l'heure de me lever. C'est à ce moment précis que je remarquais que ma force avait décuplée. Je devrai trouver un moyen de le dissimuler à l'école.