Ayane Amateur
Messages : 456 Date d'inscription : 09/12/2012 Age : 25 Localisation : Chez moi, bonne nuit ^^
| Sujet: Fic d'Ayane Mar 27 Oct - 21:18 | |
| Ici je vais poster une des deux fictions que j'écris en ce moment. Voici: - Chapitre 1:
Chapitre 1
Tout était noir, autour de moi il n'y avait rien que du noir. J'avais l'impression que si je faisais un seul pas je tomberais dans les ténèbres éternelles et que rien ne pourrait m'aider. Rien n'avait le pouvoir de m'aider. J'allais sombrer dans le noir pour toute l'éternité.
« Crois en ta lumière. »
Réveillée par mon propre cri, je me retrouvai redressée sur mon lit. Je venais encore de faire un de ces affreux cauchemars. Ma mère entra, me demandant si j'allais bien après avoir entendu mon cri. Souriante, je lui dis de ne pas s'en faire et elle ressortit, me rappelant que je devais me préparer.
Oui je devais me préparer, parce qu'aujourd'hui c'était la rentrée. Je me levai, repensant au rêve que je venais de faire. Ces temps-ci, ils étaient de plus en plus effrayants, mais, en même temps la voix que j'entendais à la fin devenait de plus en plus nette. Enfin, ça faisait déjà longtemps que j'avais renoncé à essayer de comprendre mes rêves. Je retirai mon pyjama, m'habillai d'un T-shirt et d'un jean tout ce qu'il y a de plus simple. Je soulevai mes long cheveux bruns pour les passer par-dessus mon haut et sortis de ma chambre.
Mes parents et ma petite sœur prenaient déjà leur petit déjeuner. Je mangeai rapidement, agrippai mon sac à dos et pris la direction du collège. Ma sœur me suivit rapidement.
Au fait, je m'appelle Ayane, je rentre cette année en classe de 3ème au collège de Minora, ma ville natale. Ma sœur, une copie de moi en plus petit, même si je ne le dirai pas à haute voix, s'appelle Claire et elle rentre en 5ème. Au bout d'un quart d'heure, nous arrivâmes devant le portail. Je laissai ma sœur retrouver ses amies tandis que je me dirigeai vers les listes des classes. Je mis un moment à trouver mon nom au milieu de toute cette foule. Je fini par reculer en souriant, heureuse de la répartition.
« Ayane ! Eh oh, Ayane ! » Cria une voix féminine derrière moi.
Je me retournai pour me retrouver face à une de mes meilleures amies, Shigura. Elle était brune comme moi, ce qui faisait qu'on nous prenait souvent pour des sœurs. Pourtant, on ne se ressemblait pas du tout, enfin c'est mon avis. Elle était sportive et assurée alors que moi je rentrais plus dans la catégorie des rats de bibliothèque.
« Dis, tu crois que les autres seraient capable d’être en retard le jour de la rentrée ? Demandai-je, un air de doute dans la voix. - Je n’en sais rien, elles l’ont bien été l’année dernière ! répondit Shigura, aussi soucieuse que moi. - Quand on parle du loup », repris-je, regardant deux filles arriver vers nous. « Salut vous deux on se demandait si vous seriez encore en retard cette année, dit Shigura - Eh ben non, maintenant qu'on est en troisième on fait un effort, répondit la plus petite des deux. - Vous avez passé de bonnes vacances Hiyori, Mikka ?» leur demandai-je.
Hiyori et Mikka étaient les deux autres membres de la bande, en quelques sortes. Cela faisait deux ans qu'on était toujours ensemble toutes les quatre. Au moins avec elles deux, pas question de nous prendre pour des sœurs. Hiyori était plus petite que nous et avait les cheveux noirs légèrement frisés alors que Mikka nous dépassait toutes largement et aimait bien se teindre les cheveux. Aujourd'hui c'était bordeaux. Contrairement à ce que vous pourriez penser, nous ne sommes pas asiatiques. Il n'y a qu'à regarder le prénom de ma sœur, Claire, qui sonne cent pour cent français. Nous n'utilisons jamais nos vrais prénoms entre nous. Fans de tous ce qui touche au Japon, à la Corée... nous avons décidé de nous donner des surnoms qui ont finalement fini par s'étendre à toute la ville. Ici, tout le monde se connaît, et nos vrais prénoms ont pratiquement été oubliés.
« Au fait Ayane, tu avais l’air très heureuse quand je suis arrivée. Qu’est-ce qui te fais sourire comme ça ?» demanda Shigura.
Pour toute réponse, je leur montrai les feuilles de répartition des classes affichées au mur. Hiyori s‘empressa d’aller chercher son nom et revint vers les autres en souriant tout comme moi quelques instants auparavant.
« Mikka, Ayane et moi… sommes dans la même classe ! » annonça-t-elle, heureuse d’avoir créé un instant de suspense. « Mais j’ai aussi vu que trois nouveaux devaient arriver aujourd’hui, a priori ils sont étrangers.
La sonnerie du collège retentit et, comme à mon habitude, j'incitai mes amies à aller se ranger. Si je n'étais pas là, qui sait le nombre de retards que nous aurions dans l’année. Shigura rejoignit son rang en nous disant à plus tard. Nous nous rendîmes vite compte que notre classe ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle de l’année précédente. Même le professeur principal était le même. Les élèves s’installèrent tous à une place, Hiyori et Mikka l’une à côté de l’autre au fond de la salle et moi, seule, juste devant elles. Le professeur, M. Fernando fit entrer les fameux nouveaux élèves. Deux garçons et une fille. Le professeur les présenta, ils avaient emménagé ici pour des raisons familiales. Pourtant, ils n'étaient pas frères et sœurs. Je trouvais ça un peu bizarre mais bon, niveau bizarrerie je battais des records alors je ne dis rien. En revanche Hiyori et Mikka étaient sur le point de s'évanouir : ils venaient du Japon. Au bout de quelques minutes, je réussis à faire revenir mes amies à la raison.
Ils avaient beau venir du Japon, ils ressemblaient à des Européens tout ce qu’il y a de plus classique, enfin classique c’est beaucoup dire. La fille avait les cheveux châtains et les yeux bruns très clairs. Mais vraiment très clair. On aurait presque dit de petits miroirs. Elle semblait plutôt gentille et sympathique. Le premier garçon avait les cheveux noirs et les yeux bruns et... rouges. Oui, une vive lueur rouge brillait au fond de ses yeux, comme un feu près à s'échapper. Lui ne semblait pas très facile à approcher. Le second garçon, quant à lui, avait des cheveux blonds et des yeux aussi bleus que le ciel. Mais tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est qu'ils étaient tous les deux très beaux. Il ne faut pas plus de détails pour que vous compreniez que les filles de la classe semblaient prêtes à se damner pour pouvoir sortir avec l’un d’eux, ce qui me désespérait d'ailleurs.
« Bien, souhaitez la bienvenue à vos nouveaux camarades, Yue, Hiro et Akito », annonça le professeur devant le regard brillant d'une jalousie maladive des garçons de la classe.
M. Fernando attribua leurs places aux nouveaux, Yue était à côté de moi et les garçons, juste devant. Une fois les premières heures passées, la sonnerie de la pause retentit et nous nous rejoignîmes dehors.
« Les filles, c’est moi ou les nouveaux sont bizarres ? M’interrogeais-je. - C’est toi, répondirent les deux autres en cœur. - Qui est bizarre ? demanda Shigura qui venait de les rejoindre. - Personne, Shigura, c’est juste Aya qui s’imagine encore des choses », assura Mikka.
S'imaginer des choses, c'était tous ce que je savais faire de toute façon. Il était vrai que les nouveaux me semblaient très étranges mais bon, je décidai de ne pas continuer sur le sujet. Il était bien connu que mes principales qualités sont d'être une bonne élève et une bonne lectrice. J'étais aussi une bonne chanteuse d'après mes parents mais ça, seul mes amies et ma sœur le savaient et je leur avais demandé de ne jamais le dire à personne.
« Il faut que j'aille au toilettes, je me dépêche », dis-je à mes amies.
Dans notre école, les toilettes se trouvaient à un endroit un peu particulier. En effet un des deux bâtiments était en rénovation ce qui fait que les toilettes, qui se trouvaient dans ce bâtiment, actuellement dans des bungalows à la sortie de la cour. Pour les atteindre, il fallait traverser toute la cour, un sentier de terre et voilà. Autant vous dire qu'il ne fallait pas être trop pressé quand vous y alliez. Après un tour dans les toilettes je ressortis pour retrouver mes amies.
Il fallait que je me dépêche si je ne voulais pas être en retard. J'étais en plein milieu du sentier de terre quand ça arriva. Je courrais quand sans comprendre pourquoi je tombai dans un trou. Un immense trou qui n'était pas là quelques minutes plus tôt. J'avais terriblement mal à la tête, je touchai le haut de mon crane pour découvrir un filet de sang. J'avais dû me cogner en tombant. Si je saignais à cet endroit je ne pourrai pas rester consciente très longtemps. Je regardai le trou de tous les côtés mais il n'y avait rien qui me permettrai de l'escalader, rien ! Et de toute façon le sport et moi ça fait deux. Je venais de commencer à crier quand j'entendis un grognement devant moi. Je ne voyais pas ce que c'était, il faisait trop sombre mais une chose était sûre, ce n'était pas sympa. Je cru que ma dernière heure était arrivée... Soudain une grande flamme apparut devant moi. Mais avant d'avoir pu comprendre ce qu'il se passait, je m'évanouis.
Quand j'ouvris les yeux, je me trouvais dans mon lit, chez moi. Ma mère était à mes côtés et fouillait dans mon sac.
« Maman ? »
Elle se retourna quand elle m'entendit et me dit en souriant :
« Tu m'as fait peur tu sais, c'est bien la première fois que tu me fais une insolation. »
Une insolation ? Mais de quoi parlait-elle ?
« Des élèves de ta classe t'ont trouvée allongée au sol. L'infirmière m'a demandé de venir te chercher. Quand je suis arrivée, tu étais encore inconsciente. Tu m'as fais peur tu sais. »
Je ne comprenais rien, j'aurais donc fait une insolation ? Alors tout ce que j'avais vu n'était qu'un cauchemar de plus lié à la chaleur ? Ça avait semblé beaucoup plus réel que d'ordinaire, je ne comprenais plus rien. Pourtant, j'avais vraiment eu l'impression de m'être cogné la tête. Je touchai l'endroit où du sang coulait quelques instants auparavant. Il n'y avait rien, pas de sang, pas de coupure, rien. Alors j'aurais vraiment rêvé ? Il me semblait encore sentir la chaleur du feu à côté de moi.
« Maman, ce sont les filles qui m'ont trouvé ? - Non, ma chérie, je n'avais jamais vu les élèves qui t'ont aidé. Ils parlaient avec l'infirmière quand je suis arrivée. Des nouveaux de ta classe je crois. »
Les nouveaux ? Et moi qui les avais trouvés bizarres. Ce n'était peut-être qu'une coïncidence que ce soit eux qui m'aient trouvée, ou peut-être pas. Je n'en pouvais plus de tout ça. Ma mère me demanda de me reposer, ce que je fis jusqu'à la fin de la journée. Cette nuit-là, le cauchemar de la veille revint, plus fort encore que précédemment.
Le lendemain, en arrivant au collège je courus presque vers mes amies qui, pour une fois, étaient arrivées avant moi. Je leur racontais tout ce qu'il s'était passé la veille mais, comme je le pensais, elles avaient beaucoup de mal à me croire. À vrai dire, elles étaient certaines de la version de l'établissement, c'est à dire une simple insolation. Et c'était peut-être le cas en fin de compte. Peut-être qu'il fallait juste que je demande une IRM, que j'avais un problème quelconque. Une fois dans la salle de classe, Yue, qui était assise à côté de moi, me demanda comment j'allais. Je lui répondis que j'allais bien et je la remerciai de m'avoir trouvée la veille.
« Ce n'était rien, c'est notre travail après tout », me répondit-elle.
Sur le coup je ne compris rien à ce qu'elle me racontait. Je ne compris pas plus quand Hiro lui donna un coup de coude, lui indiquant qu'elle venait de dire quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Le premier cour, celui de maths, passa très lentement, j'étais plongée dans mes pensées, n'écoutant pas un seul mot de ce que mon professeur disait. J'étais en train de me forcer à croire que je m'étais juste bien cogné la tête quand le CPE de l'établissement entra.
« Bonjour tout le monde. Non, restez assis s’il vous plaît. Je suis bien en 3ème 6 ? »
Après un hochement de tête du professeur, le conseiller continua.
« Bien, donc j’ai une convocation pour Ayane. Demain à huit heures au bureau du proviseur, merci. »
À cet instant, ce n'est ni le fait qu'il m'ait appelé par mon vrai prénom, ni la convocation qui me gêna, mais plutôt tous les regards qui étaient dirigés vers moi. J'étais en effet connue pour être une élève sans histoire. Je n'avais jamais eu d'heures de colle ni même de punitions. Alors une convocation dans le bureau du principal ! À ce moment-là, j'avais juste envie de rentrer dans un trou et de ne plus en sortir. Pourquoi est-ce que tout ça m'arrivait à moi, hein ? Le reste des cours passèrent bien trop lentement à mon goût, malgré les mots de soutien de mes amies je n'arrivais pas à garder mon sourire habituel. Je n'arrivais pas à croire que tout ce qui m'était arrivé ces temps-ci, mes rêves qui devenaient de plus en plus nets et effrayants, l'arrivée des nouveaux élèves à propos desquels je sentais quelque chose de bizarre, mon "hallucination", Yue qui me disait que son travail était de m'aider puis cette fameuse convocation... Que tout ça n'était qu'une coïncidence Non, ça faisait beaucoup trop de choses qui tournaient dans ma tête.
Sur le chemin du retour, Claire ne me dit pas un mot. Elle voyait bien que je n'étais pas dans mon assiette. Elle était au courant des rêves étranges que je faisais depuis quelques années, mais rien de plus. De toute façon, ça ne voulait rien dire, non ? À part peut-être que j'étais dérangée. Juste avant d'arriver chez nous, je vis que la maison voisine de la nôtre était à présent habitée.
« Dis, Claire, elle n’était pas en vente cette maison ? - Si, alors ça veut dire qu’on a de nouveaux voisins ? Répondit ma petite sœur, contente que j'ouvre la bouche. - Et contents de l’être, en plus. »
Impossible de ne pas sursauter après avoir entendu cette voix dans notre dos. Mais cette voix, je la connaissais, je la connaissais très bien même. Je l'aurai reconnue entre mille.
« Nat' ! M’écriai-je en me jetant au cou du nouveau venu. - Alors, comment va petite magicienne préférée ? - Bien, mais arrête de m'appeler comme ça, je suis ne suis plus une gamine. Et toi, tu vas bien ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’étais pas censé être parti dans une grande école au Japon ? »
J’assénai Nathaniel, de son vrai nom, de questions pendant un bon moment avant qu'il ne pose ses mains sur mes épaules pour me calmer.
« On se calme, oui je vais bien et oui j’ai été dans une école au Japon mais je suis revenu. » Répondit Nathaniel.
Nathaniel était, avec mes amies et ma sœur, la seule personne au courant des rêves étranges que je faisais, du fait que j'adorai chanter et autres... Je lui disais tout, absolument tout. Je l'avais toujours considéré comme mon grand frère. Claire me tira la manche, me faisant comprendre que l'on devait rentrer.
« Désolée Nat' mais nous devons rentrer chez nous, j'espère te revoir bientôt. - Oh, pour ça, ne t'inquiète pas », répondit Nathaniel d'un air malicieux.
Nous rentrâmes donc ma sœur et moi à la maison, après un dernier signe à Nathaniel. Cela faisait quatre ans qu'il était parti dans une grande académie au Japon. Je ne savais pas pourquoi il était rentré mais à ce moment-là je m'en fichais éperdument.
Le lendemain, jour de la convocation, j'étais passée du stade maussade au stade stressée. Mais vraiment stressée. Je n'arrivais pas à me calmer, si bien que ma mère me donna une infusion de plantes pour le petit-déjeuner. Ce qui n'eut, bien entendu, aucun effet. Une fois devant l'administration du collège, ma sœur me quitta avec un léger « bonne chance ! ». J'entrai, demandant le bureau du proviseur à la secrétaire. Elle me demanda mon nom et, quand je le lui dis, se leva précipitamment et m'emmena vers une porte tout au fond du couloir. Ma venue était-elle si attendue ? La secrétaire, toqua, m'annonça puis s'en alla. J'entrai dans le grand bureau. Dans la pièce se trouvaient le proviseur, mon professeur principal, M. Fernando ainsi que le conseiller principal d'éducation, le CPE. Mais, beaucoup plus surprenant, il y avait également Nathaniel, Yue, Hiro et Akito. Mon "grand frère" et les fameux nouveaux élèves.
J'allais commencer à poser des questions quand j'entendis un grand bruit derrière moi. La porte s'ouvrit en fracas et mes trois amies entrèrent, tombant au sol. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'elles étaient en train d'espionner. Je leur lançais un regard signifiant « Mais qu'est-ce que vous faites ? » quand la secrétaire arriva.
« Je suis désolée Monsieur le proviseur. Je ne les avais pas vues. Je les ramène tout de suite dans leur classe. »
Le proviseur sembla hésiter puis il fit quelque chose qui me sembla irréel, il demanda à la secrétaire de partir et aux filles de rester. Il se retourna vers Nathaniel et les Japonais et leur dit en chuchotant :
« Je crois que nous en avons quatre. - Vous en êtes sûr ? » Lui demanda Nathaniel.
Après un hochement de tête, le proviseur se retourna vers nous et nous posa la question qui allait changer toute notre existence :
« Dites-moi, jeunes filles, croyez-vous aux dieux ? »
- Chapitre 2:
Mes amies et moi étions toutes aussi surprises les unes que les autres face à cette question. Personnellement, je ne savais pas trop quoi en penser. Était-ce une blague ou une véritable demande ? Je me suis ensuite rendu compte que nous étions dans le bureau du proviseur et que l'heure n'était pas à la plaisanterie. C'est finalement Hiyori qui posa la question que nous avions toutes au bout de la langue.
« Vous nous demandez si nous croyons en Dieu ? »
Le proviseur secoua négativement la tête de gauche à droite.
« Je ne vous demande pas si vous croyez en Dieu mais aux dieux. Au pluriel. »
Cette réponse n'éclairait pas grand-chose. Nous étions toujours autant perdues. N'étions-nous pas sensés être dans un pays laïc ? Cependant, les regards de nos supérieurs nous montraient bien qu'ils étaient très sérieux. Je répondis donc.
« Je n'y crois pas personnellement mais je m'intéresse aux mythologies antiques. »
Nathaniel sourit de toutes ses dents, comme si je venais de dire exactement ce qu'il voulait entendre. Le proviseur repris.
« Tu en es sûre, Ayane ? Il ne t'est pas arrivé des choses étranges ces derniers temps ?»
Sur le coup, je ne sus que répondre. Il m'était en effet arrivé des choses encore inexpliquées mais il était impossible qu'il soit au courant, non ? Je crois que c'est à ce moment-là que mon avis sur la question a changé du « Pas possible » au « Peut-être ». Notre proviseur nous regarda une à une et, d'un signe de tête, nous montra qu'il allait tout nous expliquer.
« Ce que je vais vous dire va vous paraître dingue mais je vous prie de me croire. Au départ, je pensais qu'il n'y avait qu'Ayane, mais en vous voyant débouler dans mon bureau toutes les trois, j'ai compris que je m'étais trompé. Vous en êtes toutes les quatre. - Nous sommes quoi Monsieur ? » demanda Mikka.
Après un coup d'œil vers ses collaborateurs et les autres élèves présents il répondit enfin.
« Vous êtes des bénies, des bénies des dieux. »
Si nous n'étions pas dans le bureau du proviseur nous aurions sûrement crié un truc du genre « Quoi ?» ou « C'est quoi cette connerie ?». Mais nous y étions alors nous nous sommes contentées d'un regard très, très étonné et interrogatif.
« Et, pouvons-nous savoir ce qu'est un béni des dieux exactement ? » demandais-je.
Cette fois, ce fut Nathaniel qui répondit à ma question.
« Un béni a été choisi par un dieu pour le servir et défendre sa cause sur terre. Comme vous le savez, de nombreuses mythologies existaient autrefois, comme la mythologie Grecque, Nordique, Japonaise ou Égyptienne. Ces dieux existent bel et bien mais comme le nombre de pratiquants de ces anciennes religions est pratiquement nul de nos jours ils utilisent les bénis pour aider les humains. »
Cela répondait à certaines questions mais y croire dur comme fer sur une simple parole, même s'il s'agissait de celle de Nathaniel, s'avérait très difficile.
« Je sais que ces choses sont nouvelles et étranges pour vous mais ne vous en faites pas. Vous comprendrez tout au fur et à mesure. Nous sommes tous passé par là, reprit-il. - Nous ? demanda Shigura. - Oui nous, les bénis, » termina Nathaniel.
Yue s'avança et fit apparaître une sorte de fumée blanche dans sa main. Cette fumée était très douce. J'avais une irrésistible envie de la toucher, de la respirer, de m'y jeter.
« J'ai été bénie par le dieu de la lune Tsukuyomi, du panthéon Japonais, » expliqua-t-elle.
Akito s'avança lui aussi et un léger vent souffla autour de nous. Nos cheveux virevoltaient et c'était très agréable.
« Moi j'ai été béni par le dieu japonais Fūjin. Le dieu du vent.»
Soudain, une forte chaleur s'empara du sol. Je transpirais déjà après seulement quelques secondes.
« Kagutsuti, dieu du feu, panthéon japonais, nous dit Hiro avec un poil d'énervement dans la voix. - Excusez-le. Il est assez grognon depuis que nous avons dû quitter l'Académie des Dieux, s'excusa Yue. - Quand à moi, j'ai été béni par Thor, le dieu du tonnerre de la mythologie Nordique, ajouta Nathaniel. Des questions ?»
Des questions, j'en avais tellement. Mais comment les poser ? Cette situation ressemblait étrangement à une de celles que nous avons déjà tous vécu. Ce moment où tu as follement envie de poser une question mais où tu te retiens de peur de paraître idiot. Shigura en revanche n'était pas du genre à avoir peur de parler.
« Je ne comprends pas exactement la mission des bénis, demanda-t-elle. - C'est simple, nous devons protéger les humains et faire entendre la volonté des dieux. Nous aidons les autres, expliqua Nathaniel. - Et vous monsieur le directeur. Vous semblez bien connaître ces choses, vous êtes un béni ? demanda Hiyori, sortant de sa timidité habituelle. - Non, je ne suis pas un béni. Je suis un chercheur. Un humain qui travaille pour l'ADD. Ma mission est d'identifier les bénis et de les envoyer à l'ADD.»
Cette fois, une question me vint en tête.
« Mais c'est quoi cette ADD, Monsieur ? - Ah oui, c'est l'habitude pardon. L'ADD est la version courte de l'Académie des Dieux. C'est là que les jeunes bénis apprennent à se servir de leurs capacités et entrent dans “le monde du travail”. Ça correspond environ au collège et au lycée. Vous allez d'ailleurs devoir aller y étudier. Nathaniel, Yue, Akito et Hiro, sont là pour vous amener à l'académie.»
J'avais un mauvais pressentiment. Si cette académie était l'endroit où étudiaient Nathaniel et les autres, alors ...
« Mais où se trouve cette académie ? demanda Mikka. - Au Japon, ne me demandez pas pourquoi, c'est l'assemblée des dieux qui a fait ce choix. Sans doute parce que là-bas, certaines personnes croient encore aux dieux Japonais. Bien, sur ce, rentrez chez vous. Vous allez recevoir une lettre d'ici peu qui vous donnera toutes les explications nécessaire pour votre changement d'établissement.»
Le CPE, qui n'avait pas dit un mot depuis le début, nous ouvrit la porte afin que nous sortions.
« Ah, encore une chose. Ne dites rien de cela à vos parents. Il est dangereux pour des humains de connaître certaines choses, » ajouta le proviseur.
Nous hochâmes la tête et sortîmes du bâtiment, puis du collège. Nous étions toutes aussi abasourdies les unes que les autres mais, au fond, aucune de nous de voulait douter de ce que nous avions appris, moi la première. Certes, ça semblait fou mais ça donnait aussi un sens à tout ce que j'avais vécu ces derniers jours. Quand je pense que quelques heures plus tôt je ne demandais qu'une chose, qu'on me donne une réponse. Maintenant que je l'avais je n'étais plus sûre de la vouloir.
Le proviseur n'avait pas : deux jours plus tard une lettre arrivait, expliquant que j'avais été admise dans une prestigieuse académie au Japon pour cause d'excellents résultats. Je me demandais s’il y avait écrit la même chose sur les lettres de mes amies. Hiyori avait de bonnes notes, pour Shigura une école sportive ferait une bonne excuse, quant à Mikka... Je n'en avais aucune idée. Enfin peu importe, cette lettre expliquait donc que j'avais une chambre tous frais payés à l'Académie des Dieux. Un nom original selon ma mère. Si seulement elle savait. L'avion partait la semaine suivante. Je devais donc faire mes valises malgré que la lettre stipulait que nous aurions des affaires sur place.
Le jour J, j'arrivai à l'aéroport en compagnie de mes parents et de ma sœur. Il était cinq heures du matin. Je mis quelques instants avant de trouver mes amies. Je couru vers elles tout en les appelant.
« Salut les filles, en forme ? demandai-je. - Pas vraiment, j'ai mal au ventre depuis ce matin, » me répondit Hiyori.
Cette peur était justifiée, d'abord nous allions dans un pays étranger, qui plus est pour étudier dans une académie et un monde dont nous ne connaissions rien. Mes parents et ceux des filles commencèrent à discuter, tous aussi anxieux les uns que les autres. Et encore, ils ne connaissaient qu'une infime partie de la réalité. Ma sœur n'était venue avec nous que pour vérifier que j'étais bien dans l'avion et qu'elle ne me reverrait pas de sitôt. Une immense joie pour elle je suppose. Yue et les garçons arrivèrent un peu après nous. Yue était vraiment gentille, elle nous rassurait, nous assurait qu'elle nous ferait visiter etc... A priori nos cours ne commenceraient que le lendemain. En attendant nous devions régler tous ce qui est administratif.
Onze heures de vol plus tard, nous étions arrivés à destination. Il était presque seize heures et nous étions tous exténués. Au fait, vous connaissez Tokyo, cette immense ville réputée dans le monde entier ? Eh bien l'académie n'est pas du tout là. Prenez à droite après l'aéroport, traversez toute la ville, prenez une voiture pour passer la forêt et peut-être que vous trouverez l'ADD. Je remarquai qu'à mesure que nous nous rapprochions de l'école, les habitués des lieux semblaient de plus en plus ravis. Je commençais à me demander sérieusement ce que cette académie avait de si extraordinaire, à part le fait qu'elle contenait uniquement des gosses élus des dieux.
Finalement, je n'ai pas mis très longtemps à m'en rendre compte. À peine étions-nous arrivés devant le, ou, devrais-je dire, les bâtiments que j'ouvrais la bouche de surprise. Yue me regarda en souriant.
« Moi aussi ça m’a fait ça la première fois. Quoi que, j'avais sept ans quand je suis arrivée à l'académie donc je devais être encore plus émerveillée, » me raconta-t-elle.
Notre voiture passa l'immense portail, décoré de manière somptueuse : or et argent resplendissaient pour donner sur une allée dont je ne voyais pas le bout. Après tout, pour une école créée par les dieux ce n'était pas étonnant. Nous arrivâmes devant un immense bâtiment, mais à vrai dire je ne savais pas combien il y en avait. Yue me poussa gentiment pour que je sorte de la voiture, tout en me disant qu'elle nous ferait visiter plus tard.
Nous entrâmes donc dans ce qui me semblait être l'administration. Nathaniel menait la marche, suivi de près par Hiro et Akito. Yue, elle, restait avec nous. Elle avait l'air plus ouverte que les autres. Elle nous fit un gentil sourire avant de nous faire entrer dans la salle. Nathaniel posa sa main sur mon épaule, il me connaissait assez pour savoir que dans ce genre de situation, les filles s'appuyaient toujours sur moi. En particulier Hiyori, qui a toujours été de nature timide. Nous nous avançâmes toutes les quatre vers un grand homme, brun, aux yeux à la fois sérieux et malicieux. Rien qu'en le voyant, je me suis dit qu'on ne devait pas s'ennuyer dans cette école.
« Alors les voilà. Beau travail les enfants, il est rare de trouver quatre bénis au même endroit, dit-il, tout en félicitant nos accompagnateurs du regard.»
Il se tourna ensuite vers Nathaniel pour lui poser une question que je ne compris que plus tard.
« Indéterminé je suppose. - C'est exact Monsieur, répondit Nathaniel. - Bien, Yue, j'aimerai que tu leur fasses visiter l'académie et que tu leur explique notre fonctionnement. Jeunes hommes, allez vous reposer, vous reprendrez les cours demain.»
Il se retourna à nouveau vers moi et mes amies.
« Je vous souhaite un bon séjour parmi nous. Que les dieux vous bénissent. - Que les dieux vous bénissent, » répétèrent en cœur Yue et les garçons.
Nous sortîmes ensuite du bâtiment. Hiro et Akito se dirigèrent vers un de ceux qu'il y avait autour de nous tandis que Nathaniel nous souhaita une bonne visite avant de se diriger vers un autre. Yue se tourna ensuite vers nous, tout sourire.
« Bien, il est temps de commencer je pense. Ici nous sommes au centre de l'académie. Le grand bâtiment circulaire à côté de vous est séparé en deux. D'un côté se trouvent l'administration et les chambres des professeurs et de l'autre se trouve le dortoir des indéterminés. C'est là que vous dormirez au début. - Mais c'est quoi un indéterminé ? Demanda Mikka. - Eh bien, vous savez que les chercheurs sont chargés de trouver les bénis ?»
Nous avons acquiescé, en effet notre ancien proviseur était un chercheur.
« En fait, les chercheurs ont seulement le pouvoir de détecter les bénis, pas de savoir de qui ils sont bénis. Le temps qu'on le découvre, vous êtes considéré comme des indéterminés. - Et ça prend combien de temps pour qu'on devienne déterminés ? demandai-je. - Ça dépend, certains dieux sont rapides, d'autres non. Par exemple, les dieux et déesses de l'amour sont assez souvent longs à déterminer leurs bénis. Allez savoir pourquoi. Bien, continuons la visite.»
Je me demandais bien qui avait pu me bénir. Je n'avais tellement rien de particulier que la simple idée qu'un dieu ait pu me choisir me semblait absurde. De plus, je ne comprenais pas encore bien à quoi servait un béni exactement. Yue prit une feuille de papier dans sa poche et fit apparaître un stylo bille dont le déclencheur était en forme de lune. Devant nos regards interrogatifs, elle répondit à notre question muette.
« C'est un petit tour facile à faire. Vous verrez vite que rare sont les élèves de l'académie à avoir un sac-à-dos.»
Ça, ça m'intéressait, moi qui me plaignais souvent d'avoir mal au dos à cause des sacs trop lourds. Yue dessina un rond sur sa feuille. Ensuite elle fit un autre rond autour et finit par un carré.
« Donc je vous explique, le bâtiment central se trouve au centre du cercle des jardins, autour se trouve un grand bâtiment carré séparé en quatre. Au Nord-Ouest se trouvent les dortoirs des bénis des dieux Grecs, au Nord-Est les Nordiques, au Sud-Ouest les Égyptiens et au Sud-Est les Japonais. Je vis dans ce dernier alors si vous avez besoin d'aide n'hésitez pas à venir me voir. Dans chaque partie du bâtiment, il y plusieurs sous-dortoirs, un pour chaque dieu, filles et garçons compris. Chaque sous-dortoir à un chef. Chez les Tsukiyomi on est sept et je suis chef de dortoir. - Et les salles de cour ? Demanda Shigura. - Deux secondes, j'y viens. En fait les dortoirs ne prennent pas tout le bâtiment. Les salles de cours sont disséminées un peu partout. Des fois vous aurez cinq minutes pour aller d'un coin à l'autre du bâtiment. Et on se fait toujours narguer par les Hermès. - Les quoi ? S'exclama Shigura. - Hermès, le dieu de la vitesse chez les Grecs, » dis-je en soupirant.
Je savais bien que Shigura n'y connaissait rien mais à ce point-là... Yue sourit, apparemment dans cette école c'était bien vu de s'y connaître en dieux. Si on m'avait dit qu'un de mes passe-temps me servirait un jour ! Yue rangea sa feuille et nous fit marcher dans le cercle des jardins, comme elle l'appelait. Nous passâmes devant une scène qui devait servir pour les fêtes et les bénis des dieux de la musique. Elle nous montra aussi le gymnase, qui se trouvait à l'extérieur des bâtiments. D'après Yue, beaucoup d'élèves découvraient l'identité du dieu qui les avait bénis dans le gymnase. Souvent pendant un entraînement au combat. J'espérais sincèrement que mon dieu béni n'était pas un dieu de la guerre ou autre chose du genre sinon il allait être déçu. Mes capacités en sport sont très limitées.
« Ne t'en fais pas Ayane, notre bénédiction augmente notre force physique. Et de toute façon rare sont les dieux qui se trompent en choisissant leurs bénis. - J'espère que ce sera un dieu classe ! » s'exclama Shigura.
Celle-là alors. Yue allait nous amener à nos chambres quand j'entendis des cris féminins derrière moi. Un véritable attroupement de filles se bousculait pour pouvoir voir deux garçons.
« Qu'est-ce qu'elles ont ces filles ? Demandai-je. - Ne t'en fais pas pour elles, ce sont des bénis des déesses de l'amour, Aphrodite, Frigg, Hator et d'autres aussi. - Stop, trop il y en a trop. Je t'en prie, dis-moi que nous n'avons pas besoin de nous souvenir de tous ces noms de dieux ? supplia Shigura. - Non ne t'en fais pas. Dès que tu seras déterminé tu devras connaître ceux du panthéon de ton dieu mais pas de tous les panthéons, » la rassura Yue.
Pendant ce temps, le groupe s'était rapproché. Je pouvais à présent distinguer les deux garçons. Le premier était blond et semblait plutôt heureux d'être entouré de filles. Il avait un air bad boy et play boy à la fois. Ça ne m'aurait pas étonné pas qu'il soit déjà sorti avec la moitié de la gente féminine de l'académie. Le garçon à côté de lui par contre était brun et semblait très calme. On aurait dit qu'il ne se rendait même pas compte qu'une dizaine de filles le dévoraient du regard. Dire qu'ils étaient beau serait un euphémisme, ils étaient magnifiques, si nous n'étions pas dans l'ADD j'aurais même dis divins. Yue avait sans doute vu que je les regardais puisqu'elle me dit :
« Ne te fais pas de films Ayane, ces deux-là ont plus de prétendantes que le dieu Apollon. Et cette comparaison est ironique quand on sait qu'ils sont bénis d'Apollon et d'Artémis. Ce sont tous les deux les chefs de dortoir des archers jumeaux.»
Je connaissais bien cette légende. Apollon et Artémis étaient deux des douze principaux dieux de l'Olympe chez les Grecs. Apollon le dieu du soleil, de la musique, de la médecine... et sa sœur jumelle Artémis la déesse de la chasse. Les garçons nous virent et s'approchèrent.
« Alors vous êtes rentré, Yue ? Ce sont les nouvelles ? » demanda l'Apollon.
J'avais l'impression qu'il nous regardait comme si nous étions de la viande fraîche qu'il allait bientôt pouvoir se mettre sous la dent.
« Moi c'est Aaron, chef des Apollon et lui c'est Ethan, chef des Artémis. À qui avons-nous l'honneur ? demanda Aaron sous le regard indigné des bénies des déesses de l'amour. - Je m'appelle Ayane et voici Shigura, Mikka et Hiyori. Nous sommes indéterminées, répondis-je essayant de soutenir le regard bleu ensorcelant d'Aaron. - Je m'en serais douté, bienvenue à l'ADD, le chef des indéterminés a de la chance aujourd'hui. Il gagne quatre petites minettes.»
Ses admiratrices gloussèrent après cette remarque. C'est qu'il commençait vraiment à m'énerver. J'allais répliquer quand Yue lança.
« On se voit demain les garçons. Nous, nous avons encore du boulot.»
Sur ce, elle nous ramena vers le bâtiment central, loin d'Aaron et de ses fan-girls.
« Surtout ne faites pas attention à lui, il en a eu plus d'une vous savez. Je pense que sans Hiro je me serai faite avoir aussi. Et ce n'est pas Ethan qui va le calmer. Il ne fera rien contre son meilleur ami. - Tu lui as dit à demain ? demandai-je sans comprendre. - Oui, nous sommes dans la même classe. La répartition n'est pas faite par panthéon. Vous pouvez tomber avec n'importe qui. On raconte que toutes les filles Apollon ont perdu leur virginité dès leur première semaine dans le dortoir du dieu du soleil. C'est la grande fierté d'Aaron. - Compris, on fera attention, » assurai-je.
Yue hocha la tête et nous emmena jusqu'au dortoir des indéterminés. D'après elle le chef de ce dortoir changeait souvent. Forcément, une fois que le meneur est déterminé il faut changer. Yue nous expliqua que diriger les indéterminés n'était pas très bien vu, ça voulait presque dire que le dieu qui t'avait béni ne voulait plus de toi. Mikael, le dirigeant actuel, nous accueillit gentiment et nous montra nos lits et nos affaires.
« Bien, on se revoit demain. Mikael ne saura le nom de votre classe que juste avant les cours. Bye bye.»
Nous dîmes au revoir à Yue. J’espérais sincèrement que nous serions dans la même classe. Je l'aimais beaucoup et je voyais bien que mes amies en pensaient autant. Seul inconvénient, être dans la classe de Yue signifiait être dans celle des jumeaux. Enfin, on verrait bien. Ce soir-là je me suis endormie à la vitesse de l'éclair, impatiente et effrayée.
Dernière édition par Ayane le Lun 16 Nov - 19:25, édité 2 fois | |
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